Animaux de boucherie
Concours : grâce à la plaque, les éleveurs espèrent une valorisation
Privé de concours à Torigny-les-Villes, les éleveurs ayant inscrit des animaux recevront tout de même une plaque et un diplôme. Un dispositif qui devrait leur permettre de valoriser leurs animaux auprès des abatteurs. Encore faut-il qu’il y ait de la demande. Ce que Laurent Binet, organisateur du Festival de la viande espère.
Privé de concours à Torigny-les-Villes, les éleveurs ayant inscrit des animaux recevront tout de même une plaque et un diplôme. Un dispositif qui devrait leur permettre de valoriser leurs animaux auprès des abatteurs. Encore faut-il qu’il y ait de la demande. Ce que Laurent Binet, organisateur du Festival de la viande espère.
Le 21 novembre dernier, pas moins de 230 animaux devaient se retrouver sous le foirail de Torigny-les-Villes pour la 16e édition du Festival de la viande, tout comme la vente de plus de 2 000 entrecôtes, en présence d’un public fidèle, à la fois citadin et rural. Le contexte sanitaire a conduit les organisateurs à annuler tout simplement ce rendez-vous. Pour autant, Laurent Binet, chef d’orchestre de ce festival a voulu mettre en place un dispositif de valorisation des animaux pour les éleveurs. « On s’est entretenu avec les abatteurs. Comme chaque année, chaque animal aura une plaque et un diplôme, mais à la place de son classement, il sera mentionné ‘Sélection haute qualité bouchère’ », explique-t-il.
Les volumes en baisse
Effectivement, dans les exploitations, il est question de valorisation. Elle se fait attendre parce que la consommation est en chute libre. « Pour la semaine 47, du 16 novembre, les volumes sont en baisse de 25 % », se désole Laurent Binet. Les abatteurs attendent les commandes, et les distributeurs sont suspendus aux décisions gouvernementales en matière de déconfinement pour Noël. Parce qu’il s’agit bien de cette période des fêtes. Bon nombre d’abatteurs venait choisir leur marchandise qui se retrouverait sur les étals en fin d’année. « Un marché, c’est une ambiance. C’est la vente d’une journée », explique Laurent Binet. Bon nombre d’entre eux sont attachés à la plaque de participation à Torigny parce qu’elle a une valeur. Elle symbolise une qualité supérieure de la viande.
La pression du prix bas
Mais pour cette année, les ventes vont moins vite. « Il y aura certainement quelques sacrifices à faire », se désole Laurent Binet. « Je n’ai jamais vu ce que l’on vit dans la viande aujourd’hui », poursuit-il. Si les animaux intéressent les abatteurs après les avoir vus sur photo, ils se déplacent en ferme. Mais pour l’éleveur, la crainte de devoir subir une pression pour voir son animal d’exception partir à bas prix est réelle. Et c’est à nouveau dans la poche du premier maillon de la chaine que la perte se fera sentir. Le prix risque une nouvelle fois ne pas valoriser le travail de l’éleveur et la qualité de la viande.
20 novembre 2021
Si le dossier 2020 est clos, l’équipe que conduit Laurent Binet a déjà les yeux tournés vers 2021 : « On a plein de belles idées pour la filière et pour le public ». Une seule date à retenir, celle du 20 novembre 2021. « On a hâte de fêter le retour de la gastronomie et du bœuf à Torigny », conclut-il.
Une dizaine de jours après Torigny, c’est le concours d’animaux de boucherie à Carentan qui se déroule. Et jusque-là, il est maintenu au 30 novembre sur le marché couvert. Organisé par le comice agricole de Carentan-Sainte-Mère, ce concours devrait accueillir une centaine d’animaux. Et pour la première fois, sans public. « Evidemment, cela va se passer différemment des autres années. Le concours est réservé aux professionnels, éleveurs, acheteurs et exposants du fait des conditions sanitaires actuelles, et en respectant les gestes barrières », prévient Hervé Mauduit, membre de l’organisation.