Pour sensibiliser à l'eau, après la Nouvelle-Zélande
CycleForWater : Pétronille, Hugo, César et William pédalent en Australie
Pétronille est partie le 9 novembre 2022 de Paris, direction la Nouvelle-Zélande. Avec César, Hugo et William, ils vont traverser 20 pays à vélo et parcourir 25 000 km pour sensibiliser sur l’accès à l’eau potable. Elle nous livre ses impressions et nous parle d’agriculture à l’autre bout du monde. Le 25 décembre, les quatre cyclistes de CycleForWater étaient dans l’avion pour l’Australie. Jeudi 5 janvier 2023, ils avaient roulé près de 1 500 km.
Pétronille est partie le 9 novembre 2022 de Paris, direction la Nouvelle-Zélande. Avec César, Hugo et William, ils vont traverser 20 pays à vélo et parcourir 25 000 km pour sensibiliser sur l’accès à l’eau potable. Elle nous livre ses impressions et nous parle d’agriculture à l’autre bout du monde. Le 25 décembre, les quatre cyclistes de CycleForWater étaient dans l’avion pour l’Australie. Jeudi 5 janvier 2023, ils avaient roulé près de 1 500 km.
« Nous avons bien galéré pour remonter les vélos à la sortie de l'aéroport d’Auckland. On y a passé deux heures, sous la pluie », s’amuse Pétronille Sartorio, avec deux mois de recul. Début janvier, elle fait le point. « Nous avons commencé à descendre tranquillement la Nouvelle-Zélande. Puis les distances se sont allongées. Au début, nous avons eu de la pluie, de la pluie, de la pluie. Les campements n'étaient pas fous. On a frappé à la porte des gens, qui veulent faire les choses bien pour nous accueillir, avoir deux chambres minimum. Mais le fait qu'on soit une ONG et qu'on soit passé à la télé à Auckland a joué en notre faveur. »
1 000 km en Nouvelle-Zélande
Fin décembre, les cyclistes avaient traversé l’ile nord et l’ile sud de Nouvelle-Zélande, soit « 1 100 km. Ile du Nord : de Auckland jusqu’à Wellington, en passant par Taupo, Rotorua, Tongariro National park, Wanganui, Waikanae. Île du Sud : bateau de Wellington à Picton à travers les fjords du nord de l’île du sud, puis Picton - Blenheim (grosse région viticole) ». Le 17 décembre, ils sortaient de quatre jours de trail dans les montagnes, entre Blenheim et Hanmer Spring : « 200 km, environ 3 000 m de dénivelé positif, des chemins en gravier. On a développé des techniques. On a alterné la marche et le vélo, on a fait des pauses. Monter avec 40 kg, c’est pas facile. On est en vitesse 1 plateau 1. » Camping, riz, « soupe miso » avec l’eau de cuisson du riz et baignade dans les rivières. « Le tout sans réseau (le bonheur). On repousse nos limites tous les jours. C’est incroyable ! »
Revoir la stratégie de communication
S’ils sont partis « tout feu tout flamme », en publiant quotidiennement sur les réseaux sociaux, les membres de CycleForWater ont pris le temps de revoir leur stratégie de comm’. « Il faut cultiver la rareté. Réfléchir à comment valoriser et comment transformer notre expérience pour lui donner du crédit ».
Glissements de terrain
« Nous avons observé beaucoup d’agriculture extensive sur l’île du nord. En traversant ces paysages montagneux, nous avons aussi remarqué beaucoup de glissements de terrain et d’érosion. En reliant cela avec l’historique de la Nouvelle-Zélande (déforestations massives au XIXe et XXe siècle lors de l’arrivée des colons anglais) et aux précipitations parfois violentes, on comprend que cette problématique soit aussi présente dans le pays. Nous avons également croisé les camions laitiers de l’entreprise Fonterra, collectant 95 % de la production néo-zélandaise. »
Peu de réglementation sur les épandages
Les quatre cyclistes ont rencontré Mike Joy, docteur en écologie de l’université Massey, NZ. Il étudie la concentration en nitrates dans l’eau et les conséquences sur la santé de la population, avec le Dr Chambers (cancers colorectaux , naissances prématurées). « Comme dans l’Union européenne, la valeur maximale de concentration en nitrates dans l’eau acceptable est de 50 mg/L. Or, l’étude menée en 2021 par le Dr Chambers a montré que dans 10 % des puits étudiés, cette valeur était dépassée. L’impact de cette concentration élevée pourrait avoir des conséquences d’autant plus importantes étant donné que la contamination pourrait bientôt concerner les réserves publiques souterraines aquifères profondes situées sous la rivière Waimakariri et alimentant le réseau en eau de Christchurch (grande ville de l’île sud). Selon Mike Joy, la forte concentration de grandes fermes laitières intensives dans les plaines de Canterbury est la principale source de nitrates dans l’eau. Les méthodes agricoles utilisées dans ce type de ferme, telles que l’irrigation et la fertilisation minérale azotée, favorisent largement la contamination de l’eau. En effet, en Nouvelle-Zélande très peu de réglementations existent par rapport à l’épandage d’azote. La limite actuelle fixée est de 190 unités par an, sans contrainte de périodes d’interdiction d’épandage dans l’année. La législation tend à évoluer avec le temps, mais les processus sont très lents... »
Noël en famille
Les quatre cyclistes ont fêté Noël en famille en avance, début décembre, dans la belle famille d’une copine d’école de Pétronille : « on est allé chercher le sapin en pick up dans la montagne, on l’a décoré tous ensemble. Le soir nous avons eu la chance de manger un repas local : du venison (viande de cerf) chassé par la belle-sœur de ma copine (meilleure chasseuse de la famille) ». Le 25 décembre, les quatre amis étaient dans l’avion pour l’Australie.
Nouveau pays, nouvelles galères
« Nouveau pays, nouvelles galères », lâche en souriant Pétronille. Depuis leur arrivée, ils ont dû gérer deux casses de roues et un carambolage à quatre. « Il faut qu’on gère les distances de sécurité (rires). » Les jeunes doivent aussi composer avec le calendrier australien : « en janvier, c’est comme en juillet-août chez nous. Tout les campings sont pleins ». Le camping sauvage et le système D sont de rigueur, sous la pluie. « La logistique n’est pas toujours évidente. Il faut trouver notre nouveau rythme. » Ils doivent passer deux mois en Australie, en fonction des conditions climatiques.