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Cultures
Dans le Bessin, la Chambre remonte un groupe cultures

Mercredi 28 août, une matinée d'échanges a été organisée par l'antenne de Bayeux de la Chambre d'agriculture. Cette réunion était ouverte à tous les agriculteurs du Bessin souhaitant échanger avec les conseillers autour du bilan de la moisson et de la préparation de la campagne 2025.

De gauche à droite : Chloé Pierre, conseillère à la Chambre à Bayeux ; Astrid Granger, agricultrice et élue à la CA14 et Benjamin Dussous, chef de culture dans une ferme du Bessin.
De gauche à droite : Chloé Pierre, conseillère à la Chambre à Bayeux ; Astrid Granger, agricultrice et élue à la CA14 et Benjamin Dussous, chef de culture dans une ferme du Bessin.
© PS

On compte deux participants ce matin dans les locaux de l'antenne de Bayeux de la Chambre d'agriculture. Beaucoup ont malheureusement annulé au dernier moment. La météo étant au beau fixe, les agriculteurs s'affairent dans les champs. Et puis, il faut dire que ce ne sont que les prémices de ce nouveau groupe cultures. "Motiver les premiers agriculteurs constitue toujours la partie la plus compliquée", admet Chloé Pierre, conseillère cultures à l'antenne de Bayeux depuis un an. Pour autant, les échanges ne s'en sont pas trouvés altérés et la motivation et l'entrain des personnes présentes augurent un bel avenir à ce groupe technique (re)naissant.

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Bilan des moissons

À l'image de la moisson à l'échelle nationale, le bilan sur le secteur du Bessin est hétérogène. Parmi les facteurs à l'origine de cette variabilité, la localisation des parcelles, le type de sol mais aussi la date de semis ou encore la fréquence des traitements. "Les cultures d'hiver semées tardivement s'en sont étonnamment bien sorties. En revanche, lorsque le semis a été 'forcé' en octobre-novembre dans des conditions trop humides, les résultats sont un peu moins bons", constate Astrid Granger, agricultrice et élue à la Chambre. "La pluviométrie n'ayant pas arrangé les choses, certaines parcelles ont même dû être cassées puis semées de nouveau au printemps pour y implanter de l'orge par exemple. Les charges liées à l'implantation du blé n'ont pas été compensées bien sûr. Mais, petit lot de consolation, les rendements sur l'orge de printemps sont bons, voire très bons, dans l'ensemble", ajoute Chloé Pierre. La gestion des maladies, champignons et des adventices a été une préoccupation majeure cette année. Pour Benjamin Dussous, chef de cultures dans une ferme du Bessin, et Astrid Granger, les dégâts n'ont pas été trop importants. Les solutions évoquées sont l'utilisation d'OAD (outil d'aide à la décision) pour conseiller sur les fenêtres de traitements à effectuer et la sélection de variétés tolérantes. "Je ne fais jamais de traitement pour la fusariose. Les fongicides sont très peu efficaces. Je préfère utiliser des variétés tolérantes à la maladie. Avant, cela pénalisait le rendement mais aujourd'hui ce n'est plus le cas", témoigne Astrid. Autre difficulté évoquée : le salissement des parcelles. "Le ray-grass et le vulpin ont envahi des parcelles au point de faire baisser le rendement jusqu'à 60 % ! Et pas moyen de les éliminer sans passer plusieurs fois dans le champ...", précise Benjamin. "Plusieurs cas de résistance à la folle avoine ont été rapportés sur le secteur, complète Chloé Pierre. Mais, au global, de la zone nord est de Bayeux jusqu'à Ouistreham et Bretteville l'Orgueilleuse-Cheux, les résultats sont satisfaisants", conclut-elle.

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Préparation de la campagne 2025

Afin d'éclairer le choix des agriculteurs pour la campagne 2025, la Chambre a mené de nombreux essais variétaux dans le Bessin. En blé, il semble que des variétés comme Shaun, LG Audace, Junior, SY Admiration, Prestance ou encore Pondor tirent leur épingle du jeu. Cette dernière serait pressentie pour succéder à Chevignon dont la régularité n'est plus à prouver mais qui voit ses surfaces de multiplication diminuer. Pour Astrid Granger et Benjamin Dussous, les mélanges variétaux occupent une place de plus en plus importante dans leur assolement. "Ils permettent de diminuer la sensibilité aux maladies et aux champignons", indique l'agricultrice. "Il faut aussi tenir compte des dates de semis à adapter à la précocité des variétés. En sachant que plus le semis est tardif et moins il y a de pression maladies", insiste Chloé Pierre. Le colza, quant à lui, aurait tout intérêt à être semé avant le 5 septembre. De cette façon, les plantes atteindraient le stade 4 feuilles au 15 septembre, permettant ainsi à la culture de gagner en robustesse pour faire face aux ravageurs d'automne. Elle rappelle que "le meilleur insecticide c'est le semis précoce". Une autre technique mise en place chez Astrid Granger semble avoir fait ses preuves : l'association du colza avec des plantes compagnes. "Je fais ça depuis quelques années et cela me permet d'économiser en moyenne 40 unités d'azote et de ne pas mettre d'insecticide sur mes parcelles", explique t-elle.

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La force du groupe

"Ce type de groupe technique permet de rencontrer d'autres agriculteurs, avec d'autres pratiques. C'est important d'avoir un suivi individuel sur ses parcelles mais c'est aussi enrichissant de voir ce qui se fait dans le champ d'à côté", atteste Benjamin Dussous, jeune chef de cultures toujours curieux d'apprendre de nouvelles techniques. "C'est grâce à des groupes, comme celui de la Chambre, que je me suis mise à faire du colza associé", se souvient Astrid Granger. La formule proposée par la Chambre inclut un suivi avec des outils numériques, un guide de cultures imprimé deux fois par an, un suivi individuel et en groupes.

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Prochaine rencontre du groupe cultures ouverte à tous !

Une visite sur une parcelle de colza chez Astrid Granger, à Vaubadon, est prévue le jeudi 26 septembre. Cette réunion permettra d'observer le développement de la culture semée le 28 août, la pression adventice et la présence d'éventuels ravageurs.

Pour vous inscrire, appelez Chloé Pierre, conseillère cultures à l'antenne de Bayeux de la Chambre.

Tél. 06 59 36 23 39.

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