Aller au contenu principal

De l’épi à l’assiette, la filière s’y retrouve

Avec la démarche agri-éthique sur le blé, agriculteurs, meuneries et boulangers sont sur la même longueur d’onde ; celle d’un contrat gagnant-gagnant. Petite visite au Fournil des Matignon à Granville.

© EC

Pas la foule des grands jours devant la boulangerie du
couple Olivier, mardi dernier à Granville, mais l’événement est de taille. C’est une première en Manche, des artisans s’engagent dans une démarche gagnante-gagnante avec l’amont de la filière, autrement dit céréaliers, meuniers et boulangers sont sur la même longueur d’onde : une matière première de proximité à prix fixe sur trois ans. De quoi faire rêver d’autres productions qui ont bien du mal à suivre les spéculations boursières d’outre-Atlantique.

Philosophie
Derrière agri-éthique se trouvent une société mais aussi une ambition, construire une filière française différente pour alimenter les boulangeries traditionnelles. Explications de Ludovic Brindejonc, directeur général, “L’idée vient de la coopération, en l’occurrence la CAVAC (Vendée). Nous avons entamé les premières réflexions sur le sujet en 2012 avec un axe de travail : trouver une parade à la volatilité du prix de la matière première tout en favorisant trois engagements réciproques et équitables : économique, social et environnemental”. En juin 2013, lancement
d’agri-éthique avec un fer de lance, contrat triennal pour tous. “500 agriculteurs sont engagés dans la démarche, 5 coopératives, 11 meuneries et 350 boulangeries”. Selon les régions françaises (Ouest, Rhône-Alpes ou Sud-Ouest), le cahier des charges des cultures peut varier. Jean-Jacques Gervaise, attaché commercial des Minoteries du Château (53), indique, “la farine que nous livrons au Fournil des Matignon est cultivée en Mayenne suivant le cahier des charges CRC (Cultures Raisonnées Contrôlées). C’est clair, les boulangeries artisanales veulent se différencier des franchises, mais sans répercussion sur le prix de la baguette”.
Christophe Olivier et son épouse, les patrons de la boulangerie, roulent franchement pour un pain transparent, non pas dans sa couleur bien sûr, mais par sa qualité et sa traçabilité “même si ce n’est pas le but premier”. Ce qui a convaincu le couple de prendre la farine agri-éthique, c’est une démarche quelque peu philosophique. “Nous sommes à Granville depuis sept ans ; notre style, c’est produire local au maximum. Tenez, nos fraises pour les tartelettes, elles viennent du coin. Pour la farine, nous avons voulu revenir à de vraies valeurs de savoir-faire et de proximité tout en sécurisant par répercussion le revenu de l’agriculteur. Jouer la solidarité en quelque sorte”. Depuis un mois, le four chantonne une nouvelle musique, la cuisson d’une pâte à pain aux saveurs équitables.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

La Chambre d'agriculture du Calvados obtient un délai au 1er avril 2025 pour la date de clôture de l'entretien des haies
La motion de demande de dérogation relative à l'entretien des haies, votée lors de la dernière session de la Chambre d'…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - FC MARTIGUES
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Les plus jeunes ont 8 ans, les plus âgés 25. Cinq sections se sont présentées.
[EN IMAGES] De futurs pros du ring à la Fête de la Normandie
Samedi 8 et dimanche 9 mars 2025, à Argentan, dans l'Orne, en Normandie, pour cette onzième Fête de la Normandie, les jeunes…
Une dérogation liée à l'abattage de haie obtenue partiellement dans l'Orne
La FDSEA de l'Orne a sollicité un report de la date d'interdiction de taille des haies du 16 mars au 16 avril 2025 en raison des…
Pascal Caron présentera certaines de ses bêtes lors de la vente aux enchères.
Vente aux enchères : la Normande cularde à l'honneur
Pascal Caron, en collaboration avec l'association Envies, organise une vente aux enchères de Normandes, suitées, gestantes... en…
Patrick Levrard, Philippe et Guillaume Lefoulon, Emmanuel Leboucq, Jocelyn Bertrand et Julian Meilink du collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires".
Tuberculose bovine : bientôt une nouvelle réunion sur l'abattage total
Le collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires"…
Publicité