Aller au contenu principal

Interview de François Foucault, associé du Gaec Foucault
Donner du sens et de la valorisation à notre travail

Depuis plusieurs mois, Oreillette, la Normande de l’Orne, issue du Gaec Foucault, basé à Briouze est sous les feux des projecteurs. François, le papa, avec son cousin Didier, et sa fille, Lucie, sont fiers de porter les couleurs de la race au Salon de l’agriculture. 

Comment appréhendez-vous le Salon de l’agriculture ?

On va découvrir au fur à mesure des journées. Mais il faut être présents tous les jours. On sera sollicité tout au long du salon pour échanger notamment sur la transmission. Ce samedi a été très intense. On a attendu que le président de la République descende inaugurer. Mais il y avait des tensions. Certaines vaches étaient en première ligne, juste au niveau des forces de l’ordre, là où il y a eu quelques mouvements. On a fini par les enlever, les sortir, les mettre au lavage.  

Quand l’OS vous a annoncé qu’il retenait votre élevage, quel a été votre réaction ? 

On est toujours flatté d’être demandé. Avec mon associé Didier, approchant de la retraite, on a voulu partager avec les jeunes, Lucie et son ami, Florian. Cela nous a semblé une opportunité pour parler entre autres de transmission. Et on vit ces moments qu’une fois dans notre vie !

Que représente cette place d’honneur ? 

C’est une fierté pour notre élevage. On est aussi fier de représenter notre race, notre région, notre département, notre ville. On a une belle race en Normandie. C’est important de la mettre en valeur. On est 100 % Normand depuis plusieurs générations, mon cousin et moi, mes parents, mes grands-parents. Cela fait plus de 200 ans que le Gaec Foucault est là sur ces terres. Cela a toujours été dans nos gènes. 

Et la génétique a de l’importance pour vous ? 

C’est Lucie qui gère l’accouplement et la génétique. On lui a laissé carte blanche. Et aujourd’hui, je pense qu’elle a fait du bon travail. Nous avons eu certainement la meilleure année en 2023 avec des concours, des prix au National, au Space, et là à Paris. 

Etre à Paris nécessite une organisation sur l’exploitation. Quelle est-elle ? 

Mon associé et Florian, l’ami de Lucie, sont arrivés samedi après-midi après avoir fait le travail. Samedi soir, c’était un vacher de remplacement avec un jeune. Un ancien stagiaire qui est à son compte va dessiller. La semaine prochaine, c’est Didier et Florian qui feront le travail avec les stagiaires et l’apprenti. On aime laisser nos vaches mais en confiance. Mais on voulait que toute la famille soit là pour le concours de ce dimanche. 

Vous étiez à l’inauguration à tenir le ruban. Comment cela s’est déroulé ?

C’est la première fois que je voyais le président de la République d’aussi près. Cela fait un petit pincement au cœur quand même ! On ne s’attendait pas à être près de lui. On a profité de ces quelques minutes pour évoquer bien sûr la transmission, l’installation. C’est court, cela va vite. 

Comment envisagez-vous la passation ? 

Je dois partir dans deux ans et demi et mon associé va me précéder. Ce sont les jeunes qui vont reprendre. On a toujours une peur au ventre quand on laisse ses enfants. Mais mes parents ont fait pareil quand je me suis installé. Certes, l’exploitation n’était pas la même parce que j’ai démarré avec 45 ha et 30 vaches. Aujourd’hui, on est à 155 ha et 110 vaches. Les exploitations ne sont plus les mêmes qu’à l’époque où on s’est installé. Le capital est important, des emprunts sur des longues durées. Il n’y a pas trop de visibilité. Cela peut être plus compliqué.  Mais en étant entré dans la zone AOP avec la laiterie Gillot en camembert de Normandie et Pont-l’Evêque, nous avons tout de même de l’espoir. 

Quelles valorisations sont importantes pour vous ? 

L'AOP est importantes pour nous. Ce sont des petites niches, mais ce sont des valorisations non négligeables. On y valorise mieux notre lait qu’en conventionnel. La plus-value est de l’ordre de 30 %. Mais il faut être vigilant pour respecter le cahier des charges et travailler proprement. La laiterie, qui est à 7 km de la ferme, va aussi travailler sur un prix de base garanti pour les jeunes qui s'installent afin qu'ils puissent investir. On a également les filières viande comme Vachement normand pour les AOP non OGM pour valoriser nos vaches de réformes. On fait aussi une dizaine de bœufs normands qui seront commercialisés dans la nouvelle STG (spécialité traditionnelle garantie). Cela donne du revenu et du sens à ce qu’on fait. C'est aussi grâce à des personnes qui se sont impliquées dans les filières. Elles se sont investies pour que nous éleveurs nous puissions obtenir une meilleure valorisation. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - RED STAR FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Éleveurs de Prim'Holsteins, de Limousines et de Normandes étaient sur le marché de Lisieux, samedi 29 mars, pour annoncer la foire de ce week-end.
[EN IMAGES] Les vaches paradent sur le marché de Lisieux, dans le Calvados
Samedi 29 mars 2025, sur le marché de Lisieux, dans le Calvados, les éleveurs organisateurs de la Foire de Lisieux ont déambulé…
Une dérogation liée à l'abattage de haie obtenue partiellement dans l'Orne
La FDSEA de l'Orne a sollicité un report de la date d'interdiction de taille des haies du 16 mars au 16 avril 2025 en raison des…
Pascal Caron présentera certaines de ses bêtes lors de la vente aux enchères.
Vente aux enchères : la Normande cularde à l'honneur
Pascal Caron, en collaboration avec l'association Envies, organise une vente aux enchères de Normandes, suitées, gestantes... en…
Patrick Levrard, Philippe et Guillaume Lefoulon, Emmanuel Leboucq, Jocelyn Bertrand et Julian Meilink du collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires".
Tuberculose bovine : bientôt une nouvelle réunion sur l'abattage total
Le collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires"…
Suzanne Henry, une femme engagée
Suzanne Henry s'est éteinte le 1er avril 2025 à l'âge de 96 ans.
Publicité