Aides bio, agroenvironnementales, de transition
Donner du temps pour transiter de système
C’est sur l’exploitation de la famille Anquetil à Auvers que le président de la Région Normandie, Hervé Morin, s’est déplacé, pour évoquer avec la profession, via la voix de Pascal Férey, président de la Chambre d’agriculture de la Manche, des aides bio et des mesures agroenvironnementales de transition.
C’est sur l’exploitation de la famille Anquetil à Auvers que le président de la Région Normandie, Hervé Morin, s’est déplacé, pour évoquer avec la profession, via la voix de Pascal Férey, président de la Chambre d’agriculture de la Manche, des aides bio et des mesures agroenvironnementales de transition.
Les pieds dans les bottes, c’est ainsi que le président de la Chambre d’agriculture de la Manche, Pascal Férey, a voulu échanger avec Hervé Morin, président de la Région Normandie, et candidat à sa succession le 20 juin prochain. Au menu : les aides à la conversion bio et au maintien ainsi que les mesures agroenvironnementales de transition pour donner du temps aux éleveurs de transiter d’un système à un autre. Pascal Férey est réceptif à l’idée d’aider à la conversion en agriculture biologique pendant 5 ans et accompagner le maintien pendant 5 ans, mais pas au-delà. C’est ce que la Région a décidé au cours de la mandature précédente, et qui pourrait être remis en cause par différents acteurs. Le débat revient sur la table. « Il ne faut pas du maintien à vie, sinon cela signifierait que le consommateur ne paierait pas le produit à sa juste valeur. Et c’est la subvention qui subviendrait au marché », dénonce-t-il.
Pas de subvention à vie
Pour autant, le budget de la 10e à la 15e année de maintien doit être réintégré dans des mesures de transition afin d’encourager les exploitants à converger avec le temps et non de manière brutale. « Une exploitation ne se gère pas en tournant le volant. Il faut du temps », insiste-t-il. Si les agriculteurs baissent le nombre d’hectares, maïs, ils veulent aussi être accompagnés pour se diriger vers d’autres cultures et trouver l’équilibre. C’est le cas de la famille Anquetil installée à Auvers (à 10 mn de Carentan).
Accompagnés par la Chambre d’agriculture
Jacques et Stéphanie Anquetil ont acheté il y a six ans la ferme suite au départ en retraite des exploitants. Lui était père au foyer, elle travaillait dans un magasin de discount alimentaire. Habitant dans la région depuis plus de 20 ans, ils avaient envie de s’installer un jour. « J’ai mis le temps, mais j’ai réussi », lâche Jacques Anquetil face au président de la Région. Et en juin 2019, leur fils, Corentin, les a rejoints après un bac pro paysager et un BTS Asce au lycée agricole de Coutances. Aujourd’hui, ils sont à la tête d’un cheptel de 70 vaches laitières Prim’Holstein, 100 ha dont 22 ha de marais, et 600 000 l de lait livrés à la coopérative Isigny Sainte-Mère. S’ils ont fait 27 ha de maïs l’année dernière, ils ont réduit à 20 ha cette année parce que leur souhait est de tendre « vers un système herbager », assure Stéphanie Anquetil, « de manière à ne pas trop dépendants des intrants », complète-t-elle. La Normandisation du troupeau est en cours par « l’achat de petite femelle de 15 jours afin qu’elle s’habitue au microbisme », précise Jacques Anquetil. Les exploitants font appel à la Chambre d’agriculture pour être accompagnés dans le changement de cultures. Spécialisés dans le lait, les trois associés veulent rester modestes pour mieux maitriser leur système. Les mesures agroenvironnementales ont donc tout leur sens.