Portrait de jeune
Emilya, jeune alternante fan de déchaumage dans le Calvados
Âgée de seulement 15 ans, Emilya, jeune Calvadosienne, a entamé une alternance dans une ferme en polyculture élevage à Valambray. Ravie de quitter les bancs de l’école une semaine sur deux, elle s’engage pleinement auprès de ses maîtres d’apprentissage.
Âgée de seulement 15 ans, Emilya, jeune Calvadosienne, a entamé une alternance dans une ferme en polyculture élevage à Valambray. Ravie de quitter les bancs de l’école une semaine sur deux, elle s’engage pleinement auprès de ses maîtres d’apprentissage.
Une semaine sur deux, Emilya revit. L’adolescente de 15 ans – elle a soufflé ses bougies en juin 2023 – est en alternance sur la ferme de Jean-Baptiste Cardon à Valambray, dans le Calvados. Alors qu’elle partage son emploi du temps entre le lycée agricole du Robillard – où elle est interne – et l’exploitation de son maître d’apprentissage, elle se réjouit de retrouver les champs et les Charolaises qui s’y trouvent. Un choix d’orientation qui n’était pourtant pas si évident, au départ, pour cette fille d’agriculteur.
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Une idée qui a fait son bout de chemin
« Quand j’étais petite, j’allais nourrir les vaches avec mes grands-parents et je sortais en tracteur avec mon père. Malgré ça, je ne me suis pas rendu compte aussitôt que c’était le métier que je voulais faire. Au fur et à mesure, c’est pourtant devenu une évidence et ça s’est fait naturellement », confie Emilya.
Jusqu’alors inscrite au collège de Saint-Pierre-sur-Dives, elle décide donc de s’inscrire au lycée agricole du Robillard pour poursuivre ses études en Baccalauréat professionnel Conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA), qu’elle a choisi pour la proximité avec sa commune d’origine : Ouilly-le-Tesson.
« Depuis la 4e, je m’ennuyais en cours. C’est là que j’ai réalisé que je voulais être plus autonome, pour plus vite commencer une activité, grâce à l’alternance », conte-t-elle. Son brevet mention très bien en poche, Emilya peut se lancer sur le terrain.
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Un speed dating qui a tout changé
C’est lors d’une rencontre professionnelle – un speed dating réunissant des maîtres d’apprentissage et des jeunes – organisée par le lycée en juin 2023, qu’elle fait la connaissance de Sarah Cardon, l’épouse de Jean-Baptiste. Le coup de foudre est immédiat.
« C’était mon choix n°1. Nous sommes devenues inséparables », admet l’agricultrice, le sourire aux lèvres. « Directement, le courant est bien passé. J’ai laissé faire les choses […] Ce sont plein de détails qui ont fait la différence : le fait de manger tous ensemble le midi en toute convivialité, etc. », se souvient Emilya.
Opération déchaumage
Arrivée depuis le 4 septembre 2023, Emilya se donne à 200 %. Elle a d’ores et déjà accompagné Jean-Baptiste Cardon pour observer le fauchage, l’ensilage et le semis. « A 15 ans, pas de prise de force », remarque-t-elle. C’est pourquoi, ses activités se concentrent avant tout sur le foin et son activité favorite, à savoir le déchaumage. « J’adore ça ! », s’exclame-t-elle.
L’EARL Cardon en chiffres
- 1 apprentie
- 220 ha de SAU, dont 60 ha de cultures (blé, maïs grain, orge, colza, lin d’hiver et de printemps, etc.)
- 46 vaches Charolaises
- 26 mâles de moins d’un an
- 2 taureaux
Alors la jeune fille déchaume encore et encore, entre les nouvelles activités, s’impatientant du retour des vaches au bâtiment d’élevage [lors de la réalisation du reportage, le 18 octobre 2023, elles sont encore à l’herbe, NDLR]. « Emilya va vite. Je l’emmène en réunion [avec la section des agricultrices de la FDSEA 14 par exemple, NDLR] pour lui faire découvrir plein de choses. C’est important de la nourrir intellectuellement », reconnaît Sarah Cardon pour qui transmettre est une évidence.
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Un nouveau membre de la famille
« C’est une génération qui se met vite des pressions. Les jeunes ont une autre façon d’analyser les choses, de travailler. Être maître d’apprentissage, ça permet de transmettre et de se remettre en cause », confirme Sarah Cardon. Emilya est déjà un membre à part entière de la famille. Même quand elle n’est pas en activité, elle est de passage sur la ferme, les week-end et jours de repos.
Si elle a quelques craintes sur l’aspect administratif du métier, Emilya vit le moment présent, consciente de « la chance de pouvoir être sur le terrain. ». « On a tous appris un jour. Il faut leur faire confiance pour qu’ils croient en eux en retour et qu’ils deviennent les chefs d’entreprise de demain », conclut Sarah Cardon.
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