Action de sensibilisation
[EN IMAGES] Bio : la FDSEA et les JA distribuent des tracts à Mondeville 2
L’agriculture biologique connaît depuis plusieurs mois une crise sans précédents. C’est pourquoi, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Calvados ont mené une action de sensibilisation des consommateurs, lundi 18 décembre 2023, devant la galerie marchande de Mondeville 2.
L’agriculture biologique connaît depuis plusieurs mois une crise sans précédents. C’est pourquoi, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Calvados ont mené une action de sensibilisation des consommateurs, lundi 18 décembre 2023, devant la galerie marchande de Mondeville 2.
Rares sont les acheteurs de la galerie marchande de Mondeville 2 à apercevoir un tracteur garé devant l’entrée du centre commercial calvadosien. Et pourtant, en ce lundi 18 décembre 2023 – à moins d’une semaine du réveillon de noël – c’est bel et bien un Fendt qui trônait là. Une vingtaine d’agriculteurs ont fait le déplacement sous l’impulsion de la section agriculture biologique de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs du Calvados.
« Nous tirons la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante de l’AB dans le Calvados », ont précisé les organisateurs. « Il y a un effet ciseau entre une production qui augmente et une consommation qui diminue. La baisse est estimée à 5 % de consommation en moins en un an », constate Xavier Hay, président de la FDSEA.
Afin de faire prendre conscience de la situation aux consommateurs, ils ont donc distribué des tracts informatifs aux passants avec pour leitmotiv : « consommateurs, réagissez. Offrez-vous du bio pour Noël. »
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540 fermes en danger
Face à cette décroissance, les coûts imposés aux éleveurs, eux, ne diminuent pas. « On nous appose un tiers du prix en plus pour les achats de granulés », remarque Jean-Philippe Mournaud, ancien responsable de la section AB, actuellement à la tête de la section ovine. Selon lui, le coût des normes et de la réglementation dans le cadre de la certification AB ne permettent pas de se rémunérer correctement.
Même constat du côté des fruits et légumes. « Nous ne sommes pas dans un marché en croissance. Il n’y a plus de réseau qui engage du volume », remarque Pierre-Marie Battais des serres de La grande ferme à Colombelles. L’entreprise maraîchère s’est lancée dans le bio en 2022 et se retrouve déjà à écouler 10 % de sa production bio sur le marché du conventionnel.
Côté lait, la denrée est en moyenne payée « 380 €/1 000 l chez Biolait. […] Les agriculteurs se renferment sur eux-mêmes. Moralement, c’est très dur. On détruit de la valeur », s’inquiète Jean-François Bar. Des témoignages parmi les 540 fermes en AB du département. « Seulement 36 exploitations ont bénéficié de la première enveloppe d’aide », s’étonne Xavier Hay.
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Des rayons pleins
Le bio est « un modèle qui répond à ce que veulent les gens. Pourtant, ça ne se traduit pas dans les achats. Les rayons sont toujours pleins », surenchérit Pierre-Marie Battais. Selon Jean-Philippe Mournaud, l’inflation n’est pas la seule raison de la crise.
« Face au libre-échange, on ne peut pas lutter. Les consommateurs retrouvent de l’agneau de Nouvelle-Zélande ou d’Angleterre, plein d’OGM, d’hormones de croissance, à bien moins cher, dans les rayons. […] En France, on n’a pas une bonne répartition de la marge entre l’éleveur et le boucher, avec les industriels », se désole-t-il.
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