Jeunes agriculteurs
[EN IMAGES] La passion plus forte que tout pour le nouveau bureau JA
Lors de leur assemblée générale annuelle, les Jeunes agriculteurs du Calvados ont souhaité échanger avec les participants, mardi 12 mars 2024 à Colombelles, sur l'avenir de l'élevage dans le département. Et le moins que l'on puisse dire c'est que la passion, elle, n'est pas près de disparaître. Encore faut-il l'encourager.
Lors de leur assemblée générale annuelle, les Jeunes agriculteurs du Calvados ont souhaité échanger avec les participants, mardi 12 mars 2024 à Colombelles, sur l'avenir de l'élevage dans le département. Et le moins que l'on puisse dire c'est que la passion, elle, n'est pas près de disparaître. Encore faut-il l'encourager.
"Le phénix s'est bien remplumé", entame avec satisfaction Antoine Bossuyt, président des Jeunes agriculteurs du Calvados (JA 14), en préambule de l'assemblée générale du syndicat jeune. Mardi 12 mars 2024, à Colombelles, ce dernier a réuni quelques adhérents et partenaires pour présenter son nouveau bureau et revenir sur une année 2023 positive.
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150 adhérents
Après avoir atteint la barre symbolique des 100 adhérents en 2023, la dynamique a poursuivi son chemin pour atteindre les 150 adhérents début 2024. "Et l'on prend le chemin d'une belle progression pour la suite. [...] Qui l'eut cru alors que nous étions étouffés par les dettes auparavant ? Est-ce un alignement des planètes ? C'est le fruit de beaucoup de travail qui a payé", se félicite Antoine Bossuyt qui en a profité pour remercier sa "superbe équipe".
Comme l'an passé, deux actions foncières - du côté de Falaise et dans le Bessin - ont eu lieu, ainsi que la participation à Vachement Caen ou au festival Croq gourmand. Avec des recettes en augmentation, le syndicat jeune a foi en l'avenir.
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Grogne agricole
"Depuis novembre 2023, la grogne agricole monte à la suite d'un ras-le-bol général. [... ] On sent une volonté de travailler ensemble, mais on attend des actes et un calendrier bien établi. La grogne sur le terrain est certes suspendue, mais le travail de fond ne fait que commencer. On saura aller jusqu'au bout des choses", avertit Antoine Bossuyt.
De quoi s'interroger sur les perspectives et l'avenir de la filière élevage, laquelle fait face à un véritable déclin sur fond de menace sanitaire avec, entre autres, la tuberculose bovine. En France, on comptait 490 000 exploitations en 2010. Elles n'étaient plus de 390 000 en 2020, soit 20 % de moins en tout juste dix ans, d'après Agreste.
Dans l'Hexagone, on observe une tendance à la spécialisation végétale. Alors qu'entre 2010 et 2020, l'orientation grandes cultures a connu un regain de plus de 6 %, les filières animales, elles, baissent de 5 %. "Dans le Calvados, la polyculture élevage a fait ses preuves. Ce serait dommage que les grandes cultures augmentent significativement. La mixité est importante. Il est temps de réagir", alerte Alban Brehon, secrétaire général.
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Toujours de l'espoir
Face à cette conjoncture défavorable, "les jeunes sont prêts à conserver notre richesse territoriale et notre patrimoine génétique", affirme-t-il, statistiques à l'appui. L'élevage représente 65 % des 323 projets identifiés au Point accueil installation (PAI) du Calvados en 2023.
Pour Étienne Lavolé, fraîchement élu vice-président JA, la passion surpasse les questions. Actuellement salarié agricole en Suisse normande, le jeune homme de 25 ans, non issus du milieu agricole (Nima), n'envisage pour rien au monde de ne pas s'installer et ce, malgré les difficultés d'accès au foncier et la problématique de rémunération. "Le quotidien et le travail avec les animaux sont au-dessus de tout ça."
Même topo pour Anaïs Verger, elle aussi salariée agricole et Nima, qui mise sur les vaches allaitantes près de Thury-Harcourt : "Je veux participer à maintenir l'élevage français. J'ai découvert la génétique depuis peu, c'est une vraie passion de faire évoluer son troupeau."
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Le juste revenu sauvera l'élevage
"Il y a de la passion, mais il faut du revenu. Sans l'économie, on ne pourra pas vivre", soutient Nicolas Declomesnil, élu de la CA14. "Ce qui nous fait vivre, c'est ce que l'on peut vendre. Il faut aller chercher la valeur ajoutée", conseille à son tour Jean-Yves Heurtin.
Des propos validés par Romain Courval (21 ans) et Alexis Soulas (25 ans) qui viennent de s'installer en Suisse normande et dans le bocage virois. "C'est un métier hyper compliqué. J'en connaissais les difficultés, mais avec le changement climatique, ça ne facilite pas la tâche", admet Alexis Soulas qui élève des Brunes des Alpes et des Prim'Holstein.
Les deux jeunes ont confiance en leur "bon sens paysan". "Ce qui est compliqué, c'est ce sur quoi nous n'avons pas la main : les tendances des marchés, la météo, etc.", souligne Romain Courval, qui demande aux OPA de les soutenir. "Les jeunes sont prêts à se lancer, ça passe par du revenu et moins de contraintes administratives", résume Antoine Bossuyt.
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