Centre d'élevage Roussins de la Hague
Etienne Damourette passe le relais au Gaec des Rousses
Sept semaines après être entrés en centre d'élevage à Tonneville, les béliers Roussins de la Hague connaissent un bon développement sous l'œil attentif d'Étienne Damourette, responsable du centre. Et ce, pour la dernière année. Rencontre avec ce passionné.
Depuis le 18 mai, 59 béliers issus de 22 élevages ont fait leur entrée dans le centre d'élevage de Tonneville. Une cinquantaine d'entre eux sera vendue à Jobourg, traditionnellement la veille de la Foire de Jobourg, soit le vendredi 2 août par la section Roussin d'Oscar (organisme de sélection).
Une race herbagère
Pour Etienne Damourette, responsable du centre, cette saison sera la dernière après quinze ans d'activité. Il avait pris la suite de Yannick Bonnissent, alors éleveur à Gréville, qui avait piloté un centre d'élevage pendant sept ans. Etienne Damourette était parti pour dix ans. La route a été plus longue, mais pas moins passionnante. "L'idée était d'avoir un centre où les béliers pouvaient pâturer ", se rappelle l'éleveur. Fils du 1er président de la race, Charles Damourette, qui avait œuvré à la reconnaissance de la race en 1982, Etienne s'est trouvé embarqué dans l'aventure. "J'ai commencé avec une quinzaine de brebis", se rappelle-t-il. Et des Roussines bien entendu. La race de la famille Damourette.
Rustique et facile
Pour cet éleveur de Tonneville, le Roussin reste une race aux qualités maternelles indéniables : bonnes laitières, rustiques, et au caractère facile. Mais veiller sur ses brebis ou sur les béliers des autres n'est pas la même chose. Pour autant, Etienne Damourette y a pris du plaisir. "C'est une satisfaction quand ça va bien ", sourit-il. Il a construit un bâtiment pour que les béliers soient abrités, tout en ayant accès au pâturage.
Un protocole sanitaire sérieux
Le protocole sanitaire mis en place par la section d'Oscar, présidée par Loris Vallée, porte ses fruits. Il permet d'assurer des béliers en forme à la vente de Jobourg sans avoir besoin d'utiliser d'antibiotiques. "Le protocole nous a permis de régler les soucis pulmonaires que nous pouvions rencontrer", reconnaît Etienne Damourette. Une satisfaction pour l'éleveur qui se réjouit de voir la génétique se diffuser dans différents élevages.
Vente à la palette à Jobourg le 2 août
Le rendez-vous est pris au 2 août à Jobourg, pour une vente à la palette, orchestrée par Jérôme Leboucher et Florence Chéron, conseillère ovin au sein de la Chambre d'agriculture de Normandie et mise à disposition de l'association. La première année où l'éleveur est rentré après la vente, "cela m'a fait tout drôle", reconnaît-il. Nul doute que cela pourrait être similaire cette année puisqu'il a décidé d'arrêter. Mais Etienne Damourette continuera à prendre soin de son cheptel, et à venir sur les concours, au contact de ses collègues.
Le prochain centre d'élevage est déjà trouvé. Les béliers seront accueillis à l'EARL des Rousses, piloté par Jean-François Groult et Julien Estace.
Cédric Lacotte, nouvel adhérent d'Oscar
Aujourd'hui, la section Roussin de l'Oscar (organisme de sélection) compte 70 adhérents. Parmi les nouveaux passionnés, il y a Cédric Lacotte, de Négreville. Du haut de ses 27 ans, il partage son temps entre son métier, électro mécanicien à la coopérative Les Maîtres laitiers et son intérêt pour l'élevage. Il a un troupeau de onze vaches allaitantes de race Aubrac et un troupeau de 50 brebis Roussines. Si, aujourd'hui, il a pu s'étendre sur 30 hectares, il voudrait pouvoir doubler sa surface pour développer l'atelier allaitant et pleinement s'épanouir, lui qui a déjà tout d'un éleveur passionné. Il est titulaire d'une formation agricole et a l'envie de se former auprès des autres éleveurs. "C'est très bénéfique de venir à l'Oscar. Cela nous permet d'échanger avec d'autres éleveurs. On affine notre œil d'éleveur en voyant les béliers des autres", confie-t-il. Cette année, il a eu un bélier sélectionné pour le centre d'élevage. Il sera à la vente à Jobourg. Une nouvelle étape pour ce jeune éleveur.