Quatre paroisses réunies
Fête des Rogations : une bénédiction perçue comme un cadeau
Pour la seconde année, les paroisses de Bréhal, Granville, Saint-Pair-sur-Mer et Sartilly ont mis sur pied la fête des Rogations. Cette année, elle s'est déroulée le 23 mai chez Philippe et Stéphanie Clément et Françoise et Daniel Moricet à Saint-Sauveur-la-Pommeraye. Rythmée de prières, de bénédictions et de partage, cette fête se veut être une reconnaissance du travail des agriculteurs.
â L'origine des Rogations remonte au Ve siècle : en un temps tragique, Saint Mamert, évêque de Vienne, institua un jeûne et des processions chantées pendant les trois journées qui précèdent l'Ascension. Le péril passé, la coutume persista et se répandit dans d'autres diocèses ; on demandait principalement la bénédiction divine sur les travaux des champs, en vue des récoltes à venir.
Les pieds sur terre et la tête au ciel
C'est dans cet état d'esprit que la fête des Rogations s'est déroulée à Saint-Sauveur-la-Pommeraye le 23 mai dernier. Une fête célébrée par le vicaire de Granville, Jean-Philippe Leprieur, accompagné du séminariste Julien Houchard. Tous les deux sont très attachés au monde agricole. Le dernier a été salarié agricole dans une ferme du Cotentin pendant plusieurs années avant de se tourner vers le chemin de Dieu. Quant à Jean-Philippe Leprieur, il aime dire qu'il a " les pieds sur terre et la tête au ciel ", lui-même fils d'agriculteur, frère de cidriculteur, boucher et bûcheron. Comme quoi dans la famille Leprieur, l'attachement à la terre est réel.
Ambassadeur et fédérateur
Pour les paroissiens, Jean-Philippe Leprieur, est aussi " un ambassadeur, quelqu'un de fédérateur ", confie Philippe Clément, agriculteur à Saint-Sauveur-la-Pommeraye, et qui a accueilli cette deuxième édition de la fête des Rogations avec son épouse, Stéphanie et ses voisins, Françoise et Daniel Moricet. La population avait répondu présent tout comme les Jeunes agriculteurs ou encore l'école Notre-Dame de Cérences qui avait fait le déplacement à vélo. Un moment de partage important, vu comme " un cadeau " par Philippe. " C'est un beau symbole ", confie-t-il très ému à l'issue de la procession suivie d'une messe. Et au cours de cette procession, Jean-Philippe Leprieur a procédé à la bénédiction de ses terres, des semences, de ses Normandes, de son matériel, de ses champs de blé ou encore d'une source.
Prendre soin de la maison commune
Si la tradition s'était perdue, " le Pape François a réinterpellé les hommes et les femmes pour prendre soin de la maison commune ", souligne le vicaire de la paroisse de Granville. " À l'époque, cette messe était vitale pour les agriculteurs. Aujourd'hui, c'est une reconnaissance de leur travail ", ajoute-t-il. Ses racines agricoles lui ont permis de bien comprendre les problématiques auxquelles le monde agricole fait face. " Cette fête des Rogations nous permet d'avoir une attention particulière vis-à-vis des agriculteurs qui vivent des souffrances ", affirme-t-il. Et à titre plus personnel, il confie que " le Pape a changé mon regard, ma manière de consommer " parce que " leur travail appelle une juste rémunération ", conclut-il. Si des paroissiens ont pu se déplacer au Salon de l'agriculture, là encore pour apporter leur soutien au monde agricole, ils ont rendez-vous entre autres au Comice agricole du canton de Bréhal pour une messe en plein air le 8 août à l'hippodrome de Saint-Martin-de-Bréhal.