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Lactalis
Unell : "Imposer 420 €/1 000 l, ce n'est pas notre prix"

Sébastien Lecoustey, président de l'Organisation de producteurs du Bocage, une des OP de l'Unell (Union nationale des éleveurs laitiers Lactalis) ne démord pas : "420 €/1 000 l, ce n'est pas notre prix", s'indigne-t-il. La pression continue pour le mois de mars. 

Sébastien Lecoustey s'est rendu sur les manifestations à Domfront le 25 janvier ou encore à Villedieu-les-Poêles.
© Sandrine Bossière

Sébastien Lecoustey, président de l'OP du Bocage qui regroupe 230 producteurs, a été sur le terrain des manifestations organisées au pied des usines Lactalis. Il a été de ceux qui ont été reçus le 25 janvier par Xavier Perrin, responsable régional Normandie, de chez Lactalis à Domfront (Orne). Moins d'une semaine après, il était à Villedieu-les-Poêles, là encore pour dénoncer l'échec des négociations commerciales, un prix non rémunérateur et le refus de prendre en compte la hausse des coûts de production.

Lire aussi : Manifestation devant Lactalis : une juste mobilisation pour un juste prix du lait dans l'Orne

405 €/1 000 l, un prix indécent

Cela fait depuis fin 2023 que Lactalis a décroché en matière de prix. De manière unilatérale, l'industriel laitier avait annoncé 405 €/1 000 l. "C'était totalement indécent",  s'agace Sébastien Lecoustey. Grâce aux mobilisations, Lactalis est revenu autour de la table des négociations puisque l'Unell avait saisi le médiateur des relations commerciales. "C'était déjà le cas pour le quatrième trimestre 2023", indique le président de l'OP du Bocage. Lactalis a donc revu sa copie, tout en fixant encore de manière unilatérale le prix pour le mois de janvier et février 2024 à 420 €/1 000 l. "C'est clairement insuffisant au regard des besoins des éleveurs. Il s'agit par ailleurs des prix les moins disant de la filière lait en France pour ce début d'année", fait remarquer Sébastien Lecoustey. "Cela n'a plus de sens d'autant plus que le ministre de l'Économie, interpellé par la FNPL, affaiblit la loi Egalim. Les prix payés aux éleveurs ne doivent pas servir à réduire la hausse des prix alimentaires dans les rayons. C'est non ! Je ne peux qu'entrevoir une vraie collaboration entre le patron de Lactalis, le gouvernement et les grandes enseignes comme Leclerc qui n'arrête pas de demander des prix bas", souligne Sébastien Lecoustey. 

Lire aussi : Lactalis : les négociations vont-elles aboutir ?

Quid du recul de la production

Lors de l'action à Domfront, fin janvier 2024, le président de l'OP se souvient très bien des propos de Xavier Perrin. Ce dernier insistait sur "la nécessité de contenir l'érosion des volumes de vente de produits laitiers en France. L'évolution du prix du lait doit être juste pour que les produits laitiers restent accessibles des consommateurs. La pérennité de la filière en dépend", selon l'industriel. Des propos que Sébastien Lecoustey dénonce. Et pendant ce temps-là, "il ne dit pas un mot sur le recul de la production laitière et le découragement des éleveurs, comme si Lactalis n'avait aucune inquiétude quant à son approvisionnement futur", s'exaspère le producteur.

Inquiet pour le prix du mois de mars

Les négociations vont devoir reprendre pour le mois de mars 2024. Et Sebastien Lecoustey se dit plutôt inquiet pour l'avenir des producteurs. "Les relations se sont dégradées. Nous avons l'impression de revenir dix ans en arrière", déplore le producteur de Villebaudon. L'Unell (Union nationale des éleveurs laitiers Lactalis) note un durcissement de la position de l'industriel.

Il nous manque du revenu

Sebastien Lecoustey s'agace de voir "un ministre de l'Economie nous dire qu'il n'y aura pas de pression sur les matières premières agricoles alors qu'il explique toute la journée qu'il faut juguler l'inflation alimentaire. Rien ne va plus ! Clairement, il nous manque tout simplement du revenu", martèle-t-il. Pour conclure, il porte haut et fort la parole des femmes et des hommes qui exercent le métier d'agricultrices et d'agriculteurs. " Ils se battent pour équilibrer les forces dans les filières, pour préserver le tissu rural, pour vivre en bonne intelligence avec ses animaux", conclut-il.

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