Hausse des charges, prix trop faibles
JA : manifestation devant les grilles de la préfecture
Après une rencontre avec les parlementaires aux côtés de la FDSEA de la Manche le 15 novembre 2021, les Jeunes agriculteurs de la Manche ont décidé de passer à l’action deux jours après, en dénonçant devant la grille de la préfecture cette montée des charges et l’asphyxie pour les exploitations.
Après une rencontre avec les parlementaires aux côtés de la FDSEA de la Manche le 15 novembre 2021, les Jeunes agriculteurs de la Manche ont décidé de passer à l’action deux jours après, en dénonçant devant la grille de la préfecture cette montée des charges et l’asphyxie pour les exploitations.
Le préfet de la Manche, Gérard Gavory, a quitté ses fonctions vendredi 19 novembre 2021 pour rejoindre la Vendée. Auparavant, les Jeunes agriculteurs ont voulu exprimer leurs craintes face à l’envolée des charges dans les exploitations. Une décision prise à l’issue du conseil d’administration des JA de la Manche le 16 novembre. Alors, dans la nuit, ils ont décidé de se rendre devant les grilles de la préfecture. Cette manifestation « surprise, improvisée » n’aurait pas convenu au représentant de l’Etat. Pour autant, les JA de la Manche s’inquiètent « pour la pérennité de notre métier », souligne le président, Luc Chardine. Ils sont donc allés exprimer leurs craintes aux portes de la préfecture cette nuit pour interpeller le représentant de l’État nouvellement nommé.
15 % de plus pour l’indice IPAMPA
Dans un contexte économique où les prix flambent de toutes parts, leurs craintes sont fondées. L’indice IPAMPA (Indice des prix d’achat des moyens de production agricole) a augmenté de + 8,7 % ces douze derniers mois, et les tendances actuelles de l’observatoire montrent une tendance globale à la hausse de l’ordre de 15 % sur les postes concentrés, carburant et engrais. Et dans le même temps, les prix à la production n’ont que très peu évolué, voire baissé pour certains.
Le renouvellement des générations en question
« L’augmentation des charges est directement imputable sur les comptes des exploitations agricoles. Si le ciseau charges/prix (payé au producteur) continue à s’ouvrir, il en va de la viabilité des exploitations. Leur fragilité va s’accentuer, et le renouvellement des générations agricoles sera compliqué », dénonce le syndicat agricole. « Qui fournira la matière première s’il n’y a plus d’agriculteurs demain ? », s’interroge le président des JA. Les espoirs se tournent vers la loi Egalim 2. « Elle est promulguée, il faut maintenant qu’elle soit appliquée », demande Luc Chardine. « Il est important que l’État procède rapidement aux contrôles prévus et que les pratiques déloyales soient sanctionnées », martèle-t-il. Nul doute que le préfet sortant laissera une petite note à son successeur qui a pris ses fonctions lundi 22 novembre. « Il faudrait changer vos méthodes d’expression. Ce n’est pas très écologiquement exemplaire de déverser devant la préfecture des éléments qui nuisent à la qualité de l’environnement », sourit le préfet, tout en rappelant comprendre les difficultés et les attentes. Le menu de la prochaine rencontre avec le nouveau préfet, Frédéric Périssat est tout trouvé.