Jeunes agriculteurs : « Nos produits ont un juste prix »
Les jeunes se sont mobilisés la semaine dernière en s’associant à la FDSEA pour la sauvegarde du métier et du renouvellement des générations. En marge de la manifestation, et très tôt, différentes délégations se sont déplacées aux abords des grandes surfaces pour marteler le message.
Les jeunes se sont mobilisés la semaine dernière en s’associant à la FDSEA pour la sauvegarde du métier et du renouvellement des générations. En marge de la manifestation, et très tôt, différentes délégations se sont déplacées aux abords des grandes surfaces pour marteler le message.
Au petit matin, le 19 janvier, les Jeunes agriculteurs de la Manche ont pu marquer aux abords des grandes surfaces un message clair en cette période de négociations commerciales entre distributeurs et transformateurs. « Nos produits ont un juste prix. » Et pour cause, « cela fait deux ans qu’on nous parle de la loi Egalim, et on ne voit pas la valeur redescendre dans nos fermes », s’insurge le président des JA, Luc Chardine. Pour cette année, les négociations commerciales en cours sont particulièrement tendues au détriment des agriculteurs. « Nos coûts de production, toujours en hausse, ne sont pas pris en compte dans la construction du prix », se désole le responsable syndical. « Il n’y a pas une grande surface mieux que l’autre. Il n’y a pas de transparence », pointe Thibault Giraud, secrétaire général des JA. Malgré les rencontres, les tables rondes, les discussions se succèdent. « Mais tout le monde ne joue pas le jeu. On nous demande de s’inscrire dans des cahiers des charges, on nous demande de faire de la qualité. Mais nous n’avons pas de plus-value, sans compter les contrôles que cela engendre. Il ne faut pas oublier que nous avons des productions à cycle long. Et ce n’est pas facile de changer en quelques semaines », dénonce-t-il.
Engager des jeunes
Pourtant, pour assurer le renouvellement des générations, il faut que des jeunes s’installent. « D’ici 5 ans, 45 % des agriculteurs seront en âge de partir en retraite », rappelle Luc Chardine. Alors, le défi est de taille. « Si on veut que les générations se renouvellent, il nous faut des prix », martèle le président des JA de la Manche. « Notre objectif est d’avoir une juste rémunération de nos produits. Les GMS ont vu leur chiffre d’affaires s’envoler de 1,80 % l’année dernière alors qu’elles demandent une baisse de prix dans les négociations commerciales de 4 %. C’est tout simplement irresponsable », poursuit Luc Chardine.
Le message final reste clair. « Si rien ne bouge, nous bougerons », conclut Thibault Giraud.