Jeunes agriculteurs : une colère origine France !
En décidant de ne plus imposer l’origine du lait sur les emballages, le Conseil d’Etat a mis le feu dans les exploitations. A l’image des Jeunes agriculteurs de la Manche qui se sont déplacés dans les rayons des grandes surfaces, pour enlever les briques ne répondant pas à la loi Egalim.
En décidant de ne plus imposer l’origine du lait sur les emballages, le Conseil d’Etat a mis le feu dans les exploitations. A l’image des Jeunes agriculteurs de la Manche qui se sont déplacés dans les rayons des grandes surfaces, pour enlever les briques ne répondant pas à la loi Egalim.
Promotions choquantes, annulation de l’expérimentation de l’étiquetage de l’origine du lait. « Une fois de plus, le mastodonte de l’industrie laitière Lactalis se moque des producteurs laitiers français, et cela avec le soutien indéfectible des distributeurs et la honteuse complicité de l’État », s’insurge Luc Chardine, président des Jeunes agriculteurs de la Manche.
À bas l’étiquetage
Il y a huit jours, le Conseil d’État a répondu favorablement à la demande de Lactalis de mettre à bas l’expérimentation d’étiquetage de l’origine du lait menée depuis le 1er janvier 2017. En donnant raison à cet industriel, numéro 1 mondial de la transformation laitière, le Conseil d’État empêche les consommateurs de connaître la provenance de leur alimentation, et de choisir librement les produits qu’ils consomment. « Cette décision enfonce un peu plus une profession qui peine à être rémunérée convenablement depuis trop longtemps et qui malgré tout, s’adapte quotidiennement pour répondre aux attentes des consommateurs afin de fournir des produits sains, de qualité, respectant l’environnement et le bien-être animal en espérant ainsi voir leurs efforts récompensés via une digne rémunération », argumente-t-il.
Coup de poignard
Ce nouveau « coup de poignard » n’est que la porte ouverte à l’augmentation des importations de laits étrangers ne respectant pas les standards de productions de l’agriculture française pourtant classée première au palmarès de « l’indice de durabilité des modèles agricoles et alimentaires dans le monde ». Et comme si cela ne suffisait pas, « nous constatons dans les rayons des supermarchés ces derniers jours des promotions sur les produits de cette même entreprise de connivence avec les distributeurs…vous savez ceux qui soutiennent les producteurs », dénonce le responsable syndical.
Des briques enlevées des rayons
Le 30 octobre 2018, la loi EGAlim a été promulguée. Elle doit permettre notamment une juste rémunération des éleveurs en prenant en compte les coûts de production pour définir la rémunération et en cessant la guerre des prix bas voulue par les enseignes de distribution. « À l’heure actuelle, la vente d’un litre de lait conforme à la loi EGAlim dans les supermarchés ne doit pas se faire en dessous de 0.74€/l. C’est pourquoi le 18 mars nous avons retiré des rayons de certains distributeurs manchois plusieurs milliers de litres de lait vendus aux consommateurs au prix hors la loi de 0.61€/l. Ce lait a ensuite été remis symboliquement au préfet pour lui demander de faire appliquer la loi et de raisonner le Conseil d’État », explique Luc Chardine. « Puisque notre travail ne vaut rien, plutôt que de permettre aux transformateurs et distributeurs de s’enrichir encore et encore, nous avons pris les dispositions nécessaires pour qu’il puisse revenir aux plus démunis via un don à la banque alimentaire », conclut-il.