La magie d'un vêlage ou d'un agnelage
Juliette Chauvet, vétérinaire, "adore la rurale"
Du haut de ses 30 ans, Juliette Chauvet est passionnée par la pratique en milieu rural alors qu'elle est origine parisienne. Vétérinaire à la Clinique des pommiers à Coutances, elle est un des maillons de la chaîne du sanitaire, un partenaire du GDS.
â Dans la Manche, le maillage vétérinaire reste dynamique. "Nous en avons tous les 15 km", constate Juliette Chauvet, vétérinaire à la Clinique des pommiers à Coutances depuis 2020. Elle a choisi la rurale. Et pourtant ce n'était pas du tout son domaine de prédilection. C'est qu'en quatrième année de formation à l'école nationale vétérinaire d'Alfort qu'elle a eu le déclic en faisant un stage à Condé-sur-Noireau. "J'ai participé à un vêlage. C'était juste incroyable. Après j'ai fait un agnelage toute seule, c'était formidable", confie la jeune femme. Et cette émotion ressentie en milieu rural ne l'a jamais quitté. Elle a même confirmé cette passion au cours de sa dernière année de formation qu'elle a pu faire à Coutances en tutorat où elle a passé 18 semaines de stage.
Une relation de partage
Ensuite, avec son compagnon, ils sont partis deux ans à Mayenne, avant de revenir à Coutances, toujours dans l'optique de faire de la rurale, et de retrouver ses éleveurs.
Les vétérinaires sont sans aucun doute un maillon indispensable dans la chaîne du sanitaire. Des contacts sont d'ailleurs réguliers avec le GDS, et notamment les conseillers de secteur. "Le GDS m'a appelé dès mon arrivée pour échanger sur leurs actions, le suivi qu'il fait auprès de ses adhérents. Il y a un vrai partage", avance-t-elle.
J'ai participé à un vêlage. C'était juste incroyable. J'ai fait un agnelage toute seule, c'était formidable. Juliette Chauvet, vétérinaire
Vétérinaire pompier
Quant à la relation avec les éleveurs, elle l'entretient. "Avant, on était vu comme le pompier. Aujourd'hui, on est un vrai partenaire dans les élevages. On a un vrai rôle à jouer dans la ferme, dans la rentabilité, dans la prévention. Plutôt que faire des perfusions pour une fièvre de lait, nous préférons apporter du conseil, faire du suivi de reproduction. Cela nous amène à voir les éleveurs tous les mois", se réjouit-elle. En conséquence, "on a de moins en moins d'appels pour des vaches malades, même si nous sommes toujours là pour eux. À nous voir travailler, ils retiennent parce qu'ils veulent apprendre", ajoute-t-elle. La relation est totalement différente : les éleveurs investissent ainsi sur du conseil.
De la pratique à la formation
La relation avec le GDS se développe aussi dans le cadre des formations. "Il y a une vraie complémentarité et c'est très stimulant", confit-elle. Avec les conseillers, elle a pu monter des formations, encadrer des éleveurs, les voir progresser. Ce fut le cas avec une formation dédiée à l'élevage des veaux suivie par 10 agriculteurs sur un an. "Ils ont pu mettre en place des choses dans leur élevage, mesurer au fil des mois l'évolution. C'est une vraie transmission", assure-t-elle.
Si le nombre de cliniques vétérinaires reste important dans la Manche, c'est parce que l'élevage est très présent. "Et c'est parce qu'une nouvelle relation se développe. C'est ce qui nous permettra aussi de rester aussi nombreux en milieu rural", conclut Juliette Chauvet.