Dans les vergers et les cultures
La DDTM de la Manche constate les dégâts dans les vergers et les cultures
A la demande de la FDSEA de la Manche, la DDTM de la Manche s’est déplacée sur le terrain pour constater les dégâts dans des vergers ou des champs de culture. Une visite préalable à des demandes d’aides dans le cadre du plan d’urgence
A la demande de la FDSEA de la Manche, la DDTM de la Manche s’est déplacée sur le terrain pour constater les dégâts dans des vergers ou des champs de culture. Une visite préalable à des demandes d’aides dans le cadre du plan d’urgence
Du 6 au 8 avril 2021, dix régions de la Métropole ont subi un épisode de gel particulièrement sévère. Cette vague de froid exceptionnelle a provoqué d’importants dégâts dans les cultures viticoles et arboricoles ainsi qu’en grandes cultures (principalement betterave et colza). Dans la Manche, c’est l’épisode du 1er au 2 mai qui a laissé des traces dans différentes cultures. Le 12 mai dernier, Pascal Brun et Fabrice Scelle du service Economie agricole et des territoires à la DDTM de la Manche, étaient sur le terrain afin de prendre la température, à la demande de la FDSEA. « Il s’agit plutôt d’une visite de courtoisie et non d’une commission d’enquête, préalable à une indemnisation au titre du fonds des calamités », souligne Fabrice Scelle. Et pour cause, le fonds de calamité est déclenché dans des cadres bien réglementés (30 % au moins de pertes sur la production des volumes, et 13 % des pertes économiques).
Vergers, betteraves, colza…
Si la situation est moins criante que le mois précédent chez les viticulteurs ou les arboriculteurs, certains agriculteurs ont tout de même souffert. Les responsables syndicaux, conduits par Gilbert Michel, vice-président de la FDSEA en charge des grandes cultures, ont amené les techniciens de la DDTM dans les vergers de Thomas Sanoner à Percy-en-Normandie, les parcelles de betteraves du Gaec Briard à Biéville, les vergers de Paul-Emile Begin d’Yvetot-Bocage et ses fraises, ou encore les champs de colza de Thierry Marais à Remilly-sur-Lozon. « On constate d’ores et déjà des manques. Par exemple, on estime à 40 % de pertes sur les betteraves. Le producteur qui avait l’habitude d’en vendre ne pourra pas le faire cette année », note Gilbert Michel. Pour les vergers, il est encore trop tôt pour évaluer la perte. « Pour les producteurs de pommes de table, tout le monde est touché. Tous les arbres ont des impacts avec des degrés différents. Nous n’avons pas de vergers touchés à 100 %, c’est surtout selon les variétés. C’est tôt pour mesurer l’ampleur des dégâts mais c’était important de venir sur le terrain pour voir l’état des arbres », indique Jean-Charles Cardon, responsable technique, conseiller arboricole à la CRAN (chambre régionale d’agriculture de Normandie).
Une enveloppe de 100 000 €
Contrairement à des producteurs de pommes à jus, les producteurs de pommes de table n’ont qu’une seule production. Ce sont des producteurs spécifiques. Ce qui explique des impacts économiques non négligeables. D’ici quelques semaines, les pertes seront visibles. Alors, l’enveloppe d’urgence allouée à chaque préfet pourra être sollicitée. « C’est une enveloppe de 100 000 € pour la Manche », indique Gilbert Michel, « pour apporter un soutien immédiat aux entreprises les plus en difficultés », assure-t-il.
Le mois de mai est pluvieux. Sur la commune de Coudeville-sur-Mer par exemple, il sera tombé près de 50 mm les 15 premiers jours du mois. Il était temps parce que les exploitants commençaient à manquer d’herbe. Sur cette même commune, il est tombé 186 mm d’eau sur les 4 premiers mois de l’année contre 271 mm l’année dernière. « Je n’ai jamais vu si peu d’eau », assure Rémy Hue, qui relève les données quotidiennement. Et c’est le mois de février qui aura été le plus sec, à savoir 38 mm en 2021 contre 138 en 2020. « Même en 1976, je n’ai jamais vu cela », ajoute-t-il. Conjugué à des températures froides, le manque d’eau a ralenti la pousse de l’herbe, tout comme le blé. « Je ne sais pas comment on fera du foin. Et on manquera certainement de paille », indique Gilbert Michel, qui voit ici les effets du changement climatique. « Il faut s’adapter et surtout ne pas arrêter les recherches variétales », ajoute-t-il. D’ici là, « on espère une bonne arrière-saison », conclut le responsable syndical.