La main-d'oeuvre manque aux poireaux
Maxime Besnard installé sur la commune de Beauvoir,
aux portes du Mont-Saint-Michel, a accueilli les ateliers techniques du congrès de Légumes de France.
L'occasion pour lui d'organiser une démonstration d'arrachage de carottes grâce à une machine acquise en Cuma et de livrer son ressenti sur l'avenir de sa production.
lll Maxime Besnard est installé sur la ferme familiale depuis 2001. Le
1er avril. « Et ce n'était pas un poisson d'avril », sourit-il. Alors, cette ferme, il y tient. Il y est attaché. « C'est une passion. C'est quelque chose d'innée », avoue-t-il. Au fil des années, il a continué la production légumière de son papa tout en investissant, notamment dans une laverie en 2013. Encore faut-il pouvoir la faire fonctionner, récolter les 17 ha de poireaux, 17 ha de carottes, 9 ha de pommes de terre et 5 ha de navets. Aujourd'hui, ils sont huit à la faire tourner. Mais il aimerait bien trouver une personne supplémentaire. « On cherche mais on ne trouve pas », déplore-t-il. Le matin même, un coup de fil avait été donné à Pôle Emploi. Sans issues. Par le biais du groupement d'employeurs, il avait accueilli quelques jours auparavant une personne qui n'est restée qu'une journée et demie. Pourtant, « les conditions de travail restent correctes. La laverie est située dans un bâtiment isolé », souligne-t-il.
Besoin de visibilité
La production de poireaux représente 50 % du chiffre d'affaires de l'exploitation de Maxime Besnard. Autrement dit, elle est importante. Jusqu'à maintenant, il avait réussi à ne pas avoir recours à la main-d'oeuvre étrangère. Mais la question reste entière aujourd'hui.
Dans le sud-Manche, le vivier de demandeurs d'emploi s'amenuise en raison d'entreprises en voie de développement dans le transport ou la téléphonie.
Les investissements réalisés lui permettent de travailler dans de bonnes conditions. Mais Maxime Besnard ne veut plus investir tant que les perspectives ne sont pas meilleures, quitte à simplifier nos cultures, à mécaniser davantage... « Aujourd'hui, on doit faire face à de multiples contraintes sans avoir de visibilité », déplore-t-il.
Sauver des carottes
Le dernier investissement a été réalisé en Cuma. Celle des Polders, intégrant des producteurs de carottes et poireaux, qui ont fait venir une arracheuse pour sauver la production. « L'année dernière avec les conditions humides, il était de plus en plus difficile d'arracher nos productions », raconte le maraicher. Alors, ils ont investi collectivement dans une machine de marque Grimme récolteuse à Pdt automotrice, commercialisée par la Sama, qui permet de pallier aux difficultés de portance et de traction. « Nous avons pu sauver l'hiver dernier plus de 200 000 euros de produits, répartis chez 23 producteurs », rappelle-t-il. Sous les yeux des différents congressistes, la machine est entrée en action sur une parcelle près du Mont-Saint-Michel.
Et si les adhérents de la Cuma ont fait le choix de cette machine, c'est qu'elle peut être utilisée pour d'autres productions telles que la pomme de terre ou la betterave.