Calvados

La saison touristique 2024 a un goût amer pour les professionnels du secteur

"C'est un rendez-vous devenu rituel", admet Mélanie Lepoultier, présidente de Calvados attractivité et vice-présidente du Conseil départemental, en préambule de la conférence de presse tenue mardi 1^er octobre 2024 à Caen, dans le Calvados.

Comme chaque année, l'agence départementale fait le point sur la saison touristique. Et si le cru 2022 avait battu tous les records, laissant la place à une édition 2023 satisfaisante, l'année 2024 semble d'ores et déjà laisser les professionnels du secteur sur leur faim.

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Surfer sur le 80^e

"La saison estivale a été assez atypique dans le sens où elle n'était pas comme nous l'attendions", concède Mélanie Lepoultier. Avec le 80^e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, les espoirs étaient élevés.

"La fréquentation en juin a été assez optimale", admet-elle. Avec 40 % de nuitées en plus par rapport à juin 2023, les cérémonies ont eu un vrai impact sur le secteur. "Il y a eu 383 000 visiteurs dans le Calvados, dont 65 % de touristes étrangers, rien que le 6 juin", souligne l'élue.

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Une saison atypique

Pour autant, le dynamisme de juin ne s'est pas fait ressentir au printemps, ni dans la continuité de juillet 2024. Le soufflé est retombé aussi vite qu'il est monté. "Le début de la saison a peiné à démarrer en avril. [...] La météorologie a plombé le mois de juillet", constate-t-elle.

A contrario de 2022 où la météo ensoleillée avait favorisé les réservations - entre avril et juin, 7,7 millions de nuitées ont été enregistrées dans le Calvados. Le département se classe 12^e parmi les départements de France en termes de nombre de nuitées touristiques. Les Jeux Olympiques ont également attiré du public vers d'autres destinations.

"L'été n'a pas tenu les promesses fixées, mais l'on part d'assez haut. Nous sommes soumis aux aléas climatiques, l'inflation ralentit l'activité et elle a des impacts sur les consommations annexes (restauration, loisirs, etc.)", remarque Maïwenn Tanon, adjointe de direction à Calvados attractivité. Heureusement le mois d'août a relancé la dynamique avec une meilleure météo, reste à savoir si l'arrière-saison maintiendra les taux.

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Des territoires inégaux

Autre constat : une répartition inégale des touristes selon les lieux. "On creuse le fossé entre nos territoires", affirme-t-elle. Le Bessin, Caen et la Côte de Nacre, ainsi que la Côte fleurie maintiennent globalement leur croissance, tandis que le Pays d'Auge enregistre une diminution globale de 7 % de fréquentation sur la période estivale. Un recul "principalement dû à la désertion des touristes français, dont le nombre a chuté de 9 %", remarque l'agence.

À l'inverse, le sud Calvados connaît une croissance de 6 % par rapport à 2023. Ce regain d'intérêt s'explique : "Les Français recherchent des offres plus nature, pour faire du vélo (+ 27 % par rapport à 2023) ou de la randonnée pédestre (+ 13 % par rapport à 2023)", confirme Mélanie Lepoultier.

À ce titre, Gîtes de France totalise 1 035 gîtes, dont 121 maisons d'hôtes dans son réseau et 130 nouvelles structures depuis début 2024. Le tourisme à la ferme séduit de plus en plus lui aussi.

Quant à l'agritourisme, le réseau Bienvenue à la ferme compte 393 fermes adhérentes en Normandie en 2023, dont 113 qui proposent de venir loger sur leur exploitation. Dans le Calvados, 26 producteurs offrent une prestation gîte et/ou chambre d'hôte.

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