L'abattoir de Saint-Hilaire vendu à Teba
En décembre 2020, les élus de la communauté d’agglomération Mont-Saint-Michel Normandie avaient décidé de mettre fin à l’activité de l’abattoir en raison d’un équilibre financier impossible à trouver. Le 18 février 2021, ces mêmes élus ont acté la vente à Teba.
En décembre 2020, les élus de la communauté d’agglomération Mont-Saint-Michel Normandie avaient décidé de mettre fin à l’activité de l’abattoir en raison d’un équilibre financier impossible à trouver. Le 18 février 2021, ces mêmes élus ont acté la vente à Teba.
Le devenir de l’abattoir de Saint-Hilaire, géré en régie par la communauté d’agglomération Mont-Saint-Michel Normandie jusqu’à la fin 2020, vient d’être acté par les élus le 18 février dernier réunis en conseil communautaire par visio. L’ensemble immobilier de près de 12 000 m2 a été vendu à l’entreprise Teba, située à quelques mètres de l’outil d’abattage, pour un montant de 230 000 € et 20 000 € de matériel. Une décision votée à la majorité, mais qui aura fait réagir pendant près d’une demi-heure, et engendrer quatre votes contre et une vingtaine d’abstentions.
C’est Angélique Ferreira, vice-présidente en charge de l’économie, qui a présenté le sujet, épaulée à plusieurs reprises par le président, David Nicolas et David Juquin, vice-président en charge des finances et ancien président du conseil de surveillance de l’abattoir. Elle n’a pas hésité à rappeler que la Préfecture avait refusé le fait que « la collectivité territoriale puisse pallier au déficit d’exploitation de l’abattoir ». Sur les six mois de gestion en régie, la communauté d’agglomération aura déboursé plus de 400 000 €.
Eviter une friche
Alors quand Manuel Pringault, patron de Teba, s’est manifesté officiellement le 14 janvier pour acheter le site, la collectivité a saisi la balle au bond. « Son projet consisterait en une extension de l’activité actuelle de Teba (découpe) avec des perspectives « abattoir » notamment pour les ovins, caprins et abattage d’urgence. Une solution ayant été trouvée avec la Socopa pour les bovins », précise l’élue. Le projet à l’étude s’élèverait à 2 500 000 € avec la création à court terme de dix emplois. « En accordant la vente à Teba, on maintient les emplois et on évite une friche industrielle », martèle David Nicolas, rejoint par Jacky Bouvet, maire de Saint-Hilaire. « Il s’agit de préserver 50 emplois et redonner un second souffle à l’abattoir », ajoute-t-il à la fin des débats.
Des voix s’élèvent
Plusieurs points ont fait élever la voix entre autres de Jean-Paul Ranchin (Avranches) et Daniel Furcy (Servon). Le premier s’interrogeant sur l’estimation du matériel et sur le montant des indemnités de licenciement supportées par la collectivité à hauteur de 500 000 €. « L’estimation est bien au-dessous de la valeur du matériel », explique-t-il en faisant référence au matériel neuf acquis à l’automne après des problèmes techniques. « Si la liquidation avait été prononcée avant la reprise en régie, les indemnités de licenciement auraient été prises en charge par les assurances (garanties de salaire) », poursuit-il. Quant au second, il pointe le nom du porteur de projet, Manuel Pringault, qui gérait via une DSP (délégation de service public) l’abattoir et qui l’a conduit à une sauvegarde de justice. « Peu importe qui est à la tête », rétorque Angélique Ferreira. L’essentiel, étant de trouver une issue.
Une décision courageuse
Avant de passer au vote, David Nicolas a voulu remettre les pendules à l’heure. « L’agglo n’est pas seule responsable de la situation. Personne n’a bougé le petit doigt. On passe notre temps à assumer des problèmes qui ne sont pas les nôtres. Quand nous avons repris en régie, nous avons fait un choix courageux. Alors, cette cession est totalement évidente. » Et aujourd’hui, le président de l’Agglo se dit prêt à « accompagner le projet », aux côtés de la Shema et de la Région Normandie.