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Après 12 ans comme assistante vétérinaire, elle devient agricultrice
Lara Delaroque, éleveuse et ambassadrice du sanitaire

Après 12 ans comme assistante vétérinaire, Lara Delaroque a décidé de s'installer avec son compagnon, Pierre. Un choix qu'elle a fait au départ en retraite de ses beaux-parents. Même si son ancien métier lui manque, il lui est d'une aide précieuse. Cette jeune femme prend la mesure du sanitaire dans son exploitation.

Être assistante vétérinaire et se reconvertir comme agricultrice n'est pas chose courante. Et pourtant, c'est ce qu'a décidé Lara Delaroque, il y a un peu plus d'un an. Elle a rejoint l'exploitation sur laquelle son compagnon, Pierre était installé depuis 2015 avec ses parents à Vindefontaine.

Les animaux, c'est mon truc

Lara n'est pas issue du milieu agricole. De parents infirmière et menuisier, elle a pourtant été attirée par les animaux. "C'est mon truc", assure-t-elle. De là à en faire son métier, il y avait un grand pas.

"On est éleveur mais on a besoin d'un réseau. Le GDS comme le vétérinaire, le nutritionniste, le conseiller en bâtiment sont importants." Lara Delaroque

Passionnée par le monde du cheval qu'elle a fini par garder en loisirs, elle a suivi une formation d'assistante vétérinaire après un bac scientifique. Ses stages en clinique vétérinaire l'ont confortée dans ses choix. Quand elle a intégré la clinique de Sideville, elle a rencontré "une équipe vétérinaire passionnée et passionnante c'était sensationnel ", confie-t-elle.

Aucun regret

Mais le départ en retraite de ses beaux-parents l'a conduit à s'interroger sur son avenir. "Avec l'arrivée de notre fille, il fallait savoir ce que je souhaitais", se rappelle-t-elle. Et c'est la vie de famille qui l'a remporté. Elle a commencé par être salariée avant de s'installer officiellement le 1er février 2024 sur l'exploitation familiale de son compagnon. Si la décision n'a pas été simple, elle semble pourtant évidente. "Mon métier me manquera toute ma vie, mais je n'ai aucun regret. Je rejoins une structure familiale avec de nouveaux projets", avance-t-elle.

Un projet d'une vie

Composé de 150 ha avec 150 vaches laitières et livrant à l'OP Mont-Blanc, le Gaec Saint-Lubin est doté aujourd'hui d'un outil saturé. "Pour nous, on ne peut pas être plus performant tant que nous n'aurons pas un nouvel équipement incluant des robots", explique l'éleveuse. Ils ont fait appel à un conseiller. "On en est au 6e plan. Mais avec la tempête Ciaran de novembre dernier, des modifications ont dû être apportées. Pour nous, c'est tout simplement le projet de notre vie", indique-t-elle. L'investissement que le couple prévoit est avant tout pour un meilleur confort des animaux et des éleveurs. "On manque de place pour l'élevage. Il nous faut absolument plus de confort", prévient l'éleveuse, qui met un point d'orgue à l'aspect sanitaire.

"J'ai besoin et envie d'avoir des animaux en bonne santé." Lara Delaroque 

Les yeux sur les petits veaux

Entre les deux associés, la répartition des tâches est comme une évidence. Si Pierre est plus tourné vers les cultures, Lara est davantage dédiée à l'élevage. Et ses petits veaux, " c'est la base de l'élevage. C'est l'avenir de notre troupeau", martèle-t-elle.

Lara Delaroque fait partie de ses éleveurs qui, avec leur vétérinaire, cherchent avant tout une relation d'accompagnateur. "On ne veut pas de vétérinaire pompier. On souhaite avant tout du suivi." Et c'est avec cette philosophie que le cabinet vétérinaire assure le suivi de reproduction. Quotidiennement, Lara a les yeux rivés sur les petits veaux. "Je m'en occupe, de la naissance au sevrage. C'est beaucoup de surveillance. Mais cela me permet d'agir vite, de bien les connaître et de les choyer. Je ne peux pas laisser un animal malade. C'est du respect pour eux. Et au final, ils nous le rendent bien."

La force du réseau

Si les veaux sont séparés de leur mère, dès le départ, cette maman d'une petite fille ne se voile pas la face. "C'est une phase difficile mais nécessaire. Ils sont en niche individuelle pendant un mois et après ils rejoignent une niche collective parce qu'ils ont besoin d'être ensemble", explique-t-elle.

Même si Lara a choisi d'être éleveuse, elle a besoin d'un réseau. Le vétérinaire forme un des maillots de la chaîne tout comme le nutritionniste, le conseiller en bâtiment ou encore le GDS. Et pour cette jeune femme convaincue du rôle du sanitaire dans les élevages, elle en est une digne ambassadrice.

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