FDSEA
Les transformateurs manquent à l’appel
Le 16 février 2021, la FDSEA de la Manche avait invité autour de la table les distributeurs et les transformateurs pour évoquer les négociations commerciales qui se terminent à la fin de ce mois de février. Une réunion qui laisse un goût amer aux responsables syndicaux du fait de l’absence d’un grand nombre de transformateurs.
Le 16 février 2021, la FDSEA de la Manche avait invité autour de la table les distributeurs et les transformateurs pour évoquer les négociations commerciales qui se terminent à la fin de ce mois de février. Une réunion qui laisse un goût amer aux responsables syndicaux du fait de l’absence d’un grand nombre de transformateurs.
Il y a un mois, les éleveurs étaient devant les grilles de la préfecture de la Manche pour alerter sur les négociations commerciales qui se déroulent en ce moment dans le cadre de la loi Egalim. Les producteurs dénonçaient un manque de transparence et l’absence de prise en compte de leurs coûts de productions. Le 16 février, le syndicat a invité à la fois les distributeurs et les transformateurs autour de la table pour y voir plus clair. Mais force est de constater que les transformateurs ont été les grands absents de cette rencontre. Seuls Socopa Coutances, la coopérative d’Isigny, les Ets Béchet et Elvea 50 étaient représentés. « Vous comprenez notre déception et notre amertume », lâche Sébastien Amand, à l’issue de la réunion. « Comme à l’habitude, les explications ne nous conviennent pas », poursuit-il.
De la détresse dans les fermes
Pendant plus de deux heures, les discussions ont eu lieu, dans un climat tendu au départ. Le ton est monté. « Deux ans après la loi Egalim, le compte n’y est pas. La répartition de la valeur n’est pas là. Or, il y a de vraies difficultés dans les exploitations », déplorent les responsables syndicaux. « D’autant plus que les charges ont augmenté », précise Jean-Hugues Lorault, secrétaire général de la FDSEA. « Dans nos campagnes, les agriculteurs sont résignés, ils ne sont pas dans un bon état d’esprit. Il y a une vraie détresse dans nos fermes », confie Ludovic Blin, président de la section lait.
Pas de perspectives
En l’absence des transformateurs, la distribution n’a pas hésité à les montrer du doigt, affirmant que les GMS ne réclament pas de baisses lors des négociations commerciales. Sauf que la répartition de la valeur ne redescend pas dans les exploitations. « On ne peut pas avoir de perspectives, on ne peut pas installer des jeunes dans ces conditions », se désole Ludovic Blin. « Tous les acteurs avancent le fait d’avoir un parent, un oncle, un cousin qui était agriculteur. Mais remettez les bottes ! Ce n’est plus la même chose qu’il y a 20 ans, ce n’est plus le même métier », s’insurge le président de la FDSEA.
Par voie préfectorale
Alors le syndicat agricole veut en passer par la voie préfectorale pour arriver à les mettre tous autour de la table. Ce fut le cas pour la filière bovine en décembre 2019 après avoir bloqué l’abattoir Socopa de Coutances. Désormais, la FDSEA de la Manche tend la main à la FRSEA Normandie pour que la rencontre puisse se dérouler à l’échelle régionale. La problématique étant présente dans l’ensemble des départements. « On ne peut pas laisser le président de la République terminer son mandat tranquillement. Il reste encore quelques mois pour rendre la loi Egalim applicable par quelques amendements sans la détricoter. Cette loi est perfectible. Il faut aller jusqu’au bout », martèle Sébastien Amand.
Du côté des JA de la Manche, du nord au sud, ils restent mobilisés pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée afin que celle-ci arrive jusque dans la cour des fermes ! Des panneaux ont été posés aux entrées des exploitations.