Manche Conseil Élevage
Maïs 2012, clé de voûte du système laitier
Pas de doute, l’ensilage cet hiver sera donc la pierre angulaire du système laitier. Explications de Loïc Lemeur, chefs de produits à Manche Conseil Élevage, « les ensilages d’herbe faits de bonne heure ont une tendance à l’humidité, d’où un faible taux de MS. Ceux effectués tardivement, après la période de mauvais temps, sont importants en volume mais d’une qualité à déterminer ». D’où l’importance d’ensiler les maïs à une date optimum, d’autant plus que le prix des concentrés n’est pas à la baisse.
Depuis 2010, Manche Conseil Élevage, qui va se fondre au 1er janvier dans la structure normande Littoral Normand, effectue des analyses précoces de maïs sur le terrain. Concrètement, les éleveurs ont amené aux vingt journées organisées sur le terrain leurs pieds de maïs pour les passer à la « moulinette ». En l’occurrence un broyeur. Les échantillons son ensuite tassés dans un appareil infrarouge pour déterminer le taux de MS. « Ces analyses ont été mises en place pour répondre à la demande de nos adhérents, mais aussi d’autres producteurs, pour faire face aux différences climatologiques enregistrées depuis quelques années : des printemps précoces avec un ensemble de semis effectués en avril et des récoltes en septembre… Sauf cette année où tout le monde a souffert des mauvaises conditions d’implantation ».
1000 analyses
1000 analyses plus tard, Loïc Lemeur donne les premières estimations ; c’est d’ailleurs lui qui a mis au point le tableur incluant les températures observées dans la Manche depuis 10 ans. « Le tableur ? Simple : un maïs analysé donne un taux de MS. Suivant la source de données enregistrées, cela permet de donner une « fenêtre de tir » pour récolter au mieux ». Premier constat, les agriculteurs sont de plus en plus intéressés par cette démarche, avec un regard extérieur sur leurs cultures. « Les taux de MS observés sur tout le département vont de 17 à 30%. Cela dépend évidemment des régions. Nord, Centre et Sud ont des données différentes en termes d’ensoleillement et de pluviométrie. La zone la plus précoce ? Celles de Pontorson et la côte Ouest au niveau du Coutançais, bien que l’on note un manque de maturité des grains. Globalement, les analyses permettent de voir que les ensilages, qui ont commencé, se poursuivront jusqu’en début octobre, avec une grosse hétérogénéité sur la qualité ».L’ensilage maïs sera pourtant la clé de voûte d’un bon système de production laitière. « L’ensilage d’herbe n’est pas au top en 2012, les concentrés augmentent d’où l’intérêt de récolter au moment opportun pour assurer ses arrières