« On n’est pas 100 % agricultrice, on est des femmes »
Agricultrice sur la commune de La Trinité, Florence Goron est désormais présidente de la section « agricultrices » de la FDSEA de la Manche. Elle succède à Catherine Guérault. La communication positive reste le combat de cette nouvelle équipe réunie le 15 mars dernier afin de véhiculer les vraies images et lutter contre les préjugés.
Agricultrice sur la commune de La Trinité, Florence Goron est désormais présidente de la section « agricultrices » de la FDSEA de la Manche. Elle succède à Catherine Guérault. La communication positive reste le combat de cette nouvelle équipe réunie le 15 mars dernier afin de véhiculer les vraies images et lutter contre les préjugés.
Agricultrice de profession, Florence Goron veut avant tout être « une citoyenne comme tout le monde ». C’est ce que cette maman de deux enfants veut partager au sein de la commission « agricultrices » de la FDSEA, section présidée auparavant pendant 12 ans par Catherine Guérault, qui a porté la voix des agricultrices à l’échelle départementale et nationale.
Bien dans ses bottes
Installée avec son mari, Mickaël, et un salarié à temps partiel, sur une exploitation « classique » (100 ha, 80 vaches laitières, taurillons, céréales), Florence Goron est bien dans ses bottes. « Je n’aime pas le tracteur mais je n’ai pas de problème à être agricultrice », sourit-t-elle. Fille et sœur d’agriculteurs, elle a évolué dans ce milieu, tout d’abord en étant conseillère au contrôle laitier pendant neuf ans et depuis 2008 sur la ferme avec son mari. « Il faut parfois du temps pour trouver sa place. C’est un milieu où il y a plus d’hommes que de femmes. Mais avoir une femme sur la ferme, c’est de l’or », confie-t-elle.
Valoriser le métier
Son métier, elle l’aime. Elle le partage avec ses enfants, sa famille, son entourage. Et elle veut également communiquer avec le groupe de femmes de la section pour lutter contre l’agribashing, la stigmatisation. « En corvée d’ensilage, tout le monde témoigne d’une réflexion d’un voisin. Ça me touche. C’est notre image, notre métier qui est mis à mal. Alors, c’est à nous de valoriser notre métier », martèle-t-elle. Des portraits vont être dressés, des formations sur l’utilisation des réseaux sociaux proposées. « Nous ne pouvons pas organiser l’opération « Fermes ouvertes » à destination des élèves en raison de la crise sanitaire. Pour autant, nous avons besoin de communiquer », assure-t-elle. Les portraits ne seront pas consacrés uniquement au volet agricole. « Nous avons toutes des passe-temps, des passions. On n’est pas 100 % agricultrice, on est des femmes », note la nouvelle présidente, qui adore bouquiner, passer du temps en famille… « Notre vie, c’est un tout », poursuit-elle.
Des combats à mener
Cette positivité n’efface pas les combats à mener. Elle fait état du congé de maternité, qui aujourd’hui est pris en charge à 100 %. « Une belle avancée », indique-t-elle. Si elle était salariée à la naissance de son fils, elle était installée pour sa fille. « Il restait à l’époque encore des cotisations à charge. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », constate-t-elle. Pour la première réunion de section, outre les services du groupe syndical, le service de remplacement a été présenté par Stéphanie Lebranchu, responsable de la structure départementale, afin de répondre aux différentes interrogations, au dispositif d’aides mis en place… Pour la fin de l’année, Florence Goron veut aborder l’aspect juridique suite à un problème de santé d’un associé, d’un salarié… « On est conscient que le premier outil de travail, c’est nous », avance-t-elle.
Désormais, Florence Goron marche dans les pas de Catherine Guérault qui a été remerciée pour son engagement au sein de la FDSEA et la FNSEA. Pour la nouvelle présidente, la fonction est « un nouveau challenge. Mais il ne faut pas rester dans sa zone de confort pour faire avancer les choses. Mon objectif est de pouvoir créer du lien, une équipe qui a plaisir à se retrouver », conclut-elle.