SIA 2024
[LA CONVENTION] Un pacte d'engagements pour la tourbière de Baupte ?
Alors que la fin de l'exploitation de la tourbière de Baupte arrive à grand pas, différents partenaires se sont regroupés au travers d'un pacte d'engagements pour réussir à la transformer en réserve naturelle, tout en prenant en compte les incidences pour l'agriculture.
Alors que la fin de l'exploitation de la tourbière de Baupte arrive à grand pas, différents partenaires se sont regroupés au travers d'un pacte d'engagements pour réussir à la transformer en réserve naturelle, tout en prenant en compte les incidences pour l'agriculture.
La tourbière de Sèves, plus connue sous le nom de tourbière de Baupte arrêtera d'être exploitée fin décembre 2026, entraînant l'arrêt des pompages et la remontée progressive du niveau des eaux sur le site et par conséquent sur des terres agricoles. La tourbe était jusque-là extraite par le site bauptois de l'entreprise Florentaise dont le siège est basé en Loire-Atlantique. Avec cette tourbe, Florentaise produit des sacs de terreau.
Fin 2026, la date butoir
La date de fin d'exploitation est ainsi connue. " C'est une date butoir ", souligne Jean Morin, président du Conseil départemental de la Manche, qui oblige " un travail collectif pour la concrétisation du projet de réserve naturelle ", et trouver des solutions notamment pour le monde agricole.
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C'est ce qui a été entériné le 25 février 2024 au Salon international de l'agriculture où Benoit Fidelin, président du Parc des marais, Jean Morin, Ludovic Genet, directeur territorial de l'agence de l'eau, Emmanuel Hyest, président de la Safer Normandie, Pascal Férey, président de la Chambre d'agriculture de la Manche, sous l'œil attentif du préfet de la Manche, Xavier Brunetière, ont apposé leur signature sur un pacte d'engagements.
Un travail collectif engagé
" En raison de l'arrêt des pompages, plusieurs choses vont se voir modifiées et impactées à commencer par les agriculteurs. Il faut pouvoir les accompagner pour qu'ils puissent continuer leur activité. C'est essentiel ", souligne Xavier Brunetière. Et notamment en raison d'une agriculture sous signe de qualité, riche d'AOP, et de présence de jeunes agriculteurs.
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Au travers de ce " travail collectif ", le représentant de l'État y voit l'opportunité d'obtenir des terres nouvelles. La main est donc donnée à la Safer pour " qu'elle puisse discuter très vite avec les agriculteurs pour pouvoir proposer des terres à ceux touchés par l'élévation du niveau d'eau ", poursuit-il. Ce qu'a confirmé Emmanuel Hyest, président de la Safer Normandie. Pour le représentant de l'État, " c'est certainement la principale tourbière de France. Elle est exceptionnelle. On va la préserver et on va avancer vers une protection forte, avec les agriculteurs, les chasseurs… ", précise-t-il.
Un caractère exceptionnel
Benoit Fidelin, président du Parc des marais, voit en cette convention " un compromis entre toutes les personnes qui ont à cœur de faire vivre cet écrin ", où l'agriculture, l'écologie et l'économie trouvent un chemin commun.
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Les objectifs du projet pour les prochaines années consistent à maintenir les usages actuels et notamment l'agriculture pour la conservation des milieux ouverts et le soutien à l'élevage, stopper les émissions de CO2 issues de la dégradation de la tourbe, contribuer au développement durable local, favoriser le stockage de carbone par la reprise des processus de formation de la tourbe, et préserver cet espace sur le long terme.