Une chasse raisonnée et pédagogique dans la Manche
Ils seront plus de 16 000 chasseurs à reprendre le chemin des bois et des champs dès le 22 septembre prochain. La présence du grand et petit gibier dans la Manche permet d'annoncer d'ores et déjà « une bonne saison » de chasse.
llll La saison de chasse devrait être bonne ! C'est de cette manière que Gérard Bamas, président de la Fédération de chasse de la Manche, accompagné des techniciens, Christophe Gouache et David Guérin, a présenté la nouvelle saison qui ouvre le 22 septembre. « C'est le fruit d'une gestion appliquée sur les territoires depuis de nombreuses années », relève David Guérin. Et pour cause, les mesures prises permettent aux populations d'augmenter. C'est notamment le cas avec la poule faisane où une opération a été mise en place pour la 6e année consécutive. Sur 393 communes, le tir est tout simplement interdit. 189 communes ont signé une convention avec la FDC afin de favoriser le repeuplement. Plus de 38 500 oiseaux ont été lâchés, des oiseaux de souche sauvages, qui se perchent et qui se reproduisent. « On a démarré à zéro et aujourd'hui on peut comptabiliser de 5 à 8 coqs chanteurs/100 ha », souligne David Guérin. Avec un investissement de 1,2 million d'euros sur 6 ans, « c'est l'opération faisans la plus importante de France », indique le président.
Grand gibier. Pour le lièvre, des comptages nocturnes ont été réalisés. Il est un peu en augmentation. Quant au lapin, la population est très variable. C'était le gibier de base, mais il a pratiquement disparu. Il pose toutefois des difficultés notamment sur des zones maraichères.
Pour le chevreuil, les chiffres sont cette fois-ci plus précis. « 6 631 attributions de bracelets vont être faites pour cette saison », note Christophe Gouache. C'est une espèce de plus en plus présente sur la Manche. « De plus en plus de territoires demandent des plans de chasse », ajoute le technicien.
Les populations progressent également pour les sangliers. L'année dernière, ce sont 1 784 sangliers qui ont été prélevés, et 80 collisions enregistrées. La vigilance reste de mise dans le but de maitriser le nombre d'animaux sur le territoire.
Dégâts. Chaque année, la FDC consacre un budget pour indemniser des dégâts de culture. L'année dernière, ce sont 90 000 EUR et 7 000 quintaux qui ont été déclarés. Un montant en légère baisse par rapport à 2017. Ce sont 116 000 EUR et 10 000 quintaux qui ont été comptabilisés.
Deux applications. ChassAdapt et ChassControl ont été mise en place. La première permet aux chasseurs d'indiquer en direct sa chasse, suivre son quota personnel et le quota global d'une espèce notamment la bécasse, le courlis cendré et la tourterelle des bois. Quant à la seconde application, elle est réservée aux gardes. Elles fonctionnent sur le terrain, même hors réseau Internet.
Gérard Bamas (président de la Fédération départementale de la chasse FDC) : chasser en toute sécurité
Sécurité. Avec le stand de tir de Coutances, la Cible coutançaise, un partenariat a été conclu dans l’objectif d’inviter les chasseurs à faire vérifier leur carabine le 2e jeudi de chaque mois. En même temps, il sera rappelé aux chasseurs les règles de manipulation et de sécurité à observer. Les chasseurs auront ainsi des armes fiables et réglées. Les tirs de vérification sont effectués à 50 m. Une participation de 10 € sera demandée au chasseur. A noter également que sur le terrain, six gardes ont été recrutés. Ils s’ajoutent aux personnels de la FDC déjà assermentés et de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage)
Gestion raisonnée. La chasse n’est pas qu’une question de tir. C’est aussi prendre part à l’aménagement du territoire, à l’entretien, et à la préservation de la biodiversité. Gérard Bamas défend l’idée que la chasse se veut « raisonnée et durable ». C’est pourquoi des actions de comptage sont réalisées pour permettre le repeuplement.
Arrêté. De plus en plus de textes sont soumis à une consultation publique. La FDC incite ses adhérents à répondre à ces consultations pour que l’avis de la chasse soit pris en compte. « C’est parfois des anti chasseurs qui se manifestent le plus. Or, par exemple, pour le classement de certains oiseaux nuisibles, la reconduction des arrêtés est importante pour nous les chasseurs, mais aussi pour les agriculteurs », note Gérard Bamas. « C’est une arme dont les chasseurs doivent se servir », poursuit-il.