Action syndicale FDSEA/JA
Une mobilisation active devant les grilles de la préfecture
Le 19 janvier, les adhérents de la FDSEA et des JA de la Manche étaient appelés à se mobiliser devant la préfecture pour dénoncer la non application de la loi Egalim. « Ne rien dire serait accepter », martèle Jean-Hugues Lorault, secrétaire général de la FDSEA. En période de crise sanitaire, les agriculteurs veulent se faire entendre.
Le 19 janvier, les adhérents de la FDSEA et des JA de la Manche étaient appelés à se mobiliser devant la préfecture pour dénoncer la non application de la loi Egalim. « Ne rien dire serait accepter », martèle Jean-Hugues Lorault, secrétaire général de la FDSEA. En période de crise sanitaire, les agriculteurs veulent se faire entendre.
Dès la fin de matinée, les éleveurs manchois étaient devant la grille de la préfecture. Un lieu symbolique, représentant l’Etat, et qui est le rendez-vous des actions syndicales. A la manœuvre, la FDSEA et les JA, prêts à marteler leur message. En toile de fond, la loi Egalim. Alors qu’elle devait assurer une meilleure répartition de la valeur et une prise en compte des coûts de production, elle ne permet pas aux éleveurs de « vendre leurs produits à un prix cohérent avec les coûts de production », dénonce Jean-Hugues Lorault, secrétaire général de la FDSEA.
Deux ans après la promulgation de la loi Egalim, « les producteurs sont toujours pris dans en étau entre des charges grandissantes et une grande distribution hypocrite », poursuit-il. Dans les exploitations, le compte n’y est pas.
Des filières au travail
Les différentes filières le démontrent après avoir travaillé sur les coûts de production. A l’instar de la filière laitière, qui selon elle, près de 25 €/1 000 l manquent à l’appel. « Pour 2020, le prix de base du lait est même en baisse par rapport à 2019 de l’ordre de 5 € », assure le responsable syndical. En viande bovine, les prix à la production sont largement en deçà des coûts de production. Dans la filière porcine, c’est la même chose. La loi Egalim n’est pas du tout une réalité. Après une année 2019 correcte, les éleveurs se trouvent une nouvelle fois pris dans l’étau des prix de vente trop bas et des coûts de production qui s’envolent.
Des négociations transparentes
Si ces coûts de production sont mis en avant à cette période, c’est pour qu’ils soient pris en compte lors des négociations commerciales qui se termineront à la fin du mois de février. Or, une baisse de l’ordre de 4 % se dessine. « C’est inadmissible pour les producteurs pour qui les coûts de production ne sont déjà pas couverts », relève Jean-Hugues Lorault. Alors, les syndicats réclament « la plus grande transparence dans les négociations commerciales », pour que ces dernières soient créatrices et non destructrices de valeur, quitte à ce que l’administration et la justice sanctionnent des pratiques illégales comme un prix abusivement bas.
Cibler les mauvais élèves
L’action syndicale s’est poursuivie dans les enseignes de la grande distribution. L’occasion de mettre la pression sur les directeurs de magasins et de rappeler aux consommateurs l’intérêt de manger français. Crise sanitaire oblige : pas de relevé de prix ou de distribution de tracts. Mais pour les syndicats, et leur réseau respectif, la mobilisation reste intacte pour cibler les mauvais élèves.
La loi Egalim n’apporte pas les effets escomptés dans les cours de fermes. Ce qui ne conduit pas un jeune ou un futur installé à avoir de la visibilité. Chez les JA, l’inquiétude est réelle d’autant plus qu’en 2020, le nombre d’installés a baissé de 24 %, dénombrant 67 installations aidées. Or, « en 2026, 45 % des exploitants actuels prétendront à la retraite », indique le syndicat des Jeunes agriculteurs. Des banques frileuses, et encore plus pour des jeunes qui s’installent en hors cadre familiale, un dénigrement d’associations extrémistes à l’encontre des productions… autant d’éléments qui ne rassurent pas.
JA50 reste inquiet pour l’avenir de l’installation dans la Manche.