Salon international de l'agriculture 2025
[ANNIVERSAIRE] 2025, année du centenaire du mouton Cotentin
Depuis le 31 décembre 1925, le premier livre généalogique du mouton Cotentin a été ouvert. Alors, l'organisme de sélection veut marquer le centenaire de la race avec un programme d'animations et faire grandir cette race, qui avec de faibles effectifs, reste une race menacée.
Depuis le 31 décembre 1925, le premier livre généalogique du mouton Cotentin a été ouvert. Alors, l'organisme de sélection veut marquer le centenaire de la race avec un programme d'animations et faire grandir cette race, qui avec de faibles effectifs, reste une race menacée.
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

" Le Cotentin, c'est une race rustique, bien adaptée à nos territoires normands, facile à vivre, très calme et avec une prolificité de 1,8 ", voilà comment Samuel Binet, président de la section Cotentin au sein de l'organisme de sélection le définit. Le premier livre généalogique remonte au 31 décembre 1925 à Cherbourg. Alors, cette année va marquer le centenaire de la race.
"C'est la race originelle de la Manche ", indique André-Gilles Chaussat, historien. "Il y avait du Cotentin partout en Normandie. Les brebis allaient paître sous les pommiers. Les vergers ont diminué, les brebis ont disparu ", relate Marc Rubé, éleveur passionné du centre Manche, qui compte plus de 50 participations au Salon de l'agriculture.
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Une race menacée
Cette diminution des effectifs fait de la race Cotentine une race menacée. " C'est la race la plus en danger au sein d'Oscar ", reconnaît Samuel Binet. Seules 200 brebis sont inscrites au contrôle de performance issues de chez 13 éleveurs. Avec l'année du centenaire, l'éleveur espère faire évoluer la race, répondre aux demandes. " J'ai eu des appels pour avoir des béliers. Les choses bougent. Et on essaiera de répondre aux demandes pour permettre à la race d'évoluer ", affirme-t-il, dans l'espoir de tendre vers des effectifs proches de ceux de l'Avranchin (52 éleveurs, 1 300 adhérents). " Les éleveurs se battent pour maintenir la race ", complète-t-il.
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Trois juges historiques
Au Salon de l'agriculture, pour le concours, trois juges " historiques ", avaient été demandés à savoir Marc Rubé, Hubert Guérin et André Allix. " Ils connaissent toute l'histoire de la race ", note Samuel Binet. " C'était le fleuron du Cotentin ", avance Hubert Guérin qui a connu la troupe de 25 mères chez ses parents dans les années 70.
Un nouvel éleveur engagé
Parmi les 13 éleveurs, l'un d'entre eux, Jean-Louis Wolff de Sainte-Marie-du-Mont, compte 90 mères en race Cotentine. Un effectif assez rare dans cette race pour être souligné. " C'est la plus grosse troupe du département ", reconnaît Samuel Binet. Il va ainsi participer à redonner une image positive de la race, une race " qui valorise les prairies, élevée le plus naturellement possible ", commente Loris Vallée, passionné par le Roussin de la Hague mais qui n'hésite pas à encourager les éleveurs Cotentin.
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Survivre et grandir
La contrepartie des races à petits effectifs résulte dans la difficulté à trouver des mâles reproducteurs. Pour Loris Vallée, " il faut aller chercher des reproducteurs hors organisme de sélection. Il n'y a pas d'autres solutions parce qu'il n'y a plus assez de femelles pour assurer la diversité d la race et développer la génétique ", prévient-il. " En dehors de l'OS, il y a des fervents défenseurs de la race. Si ces reproducteurs en 1er et 2e génération confirment leurs capacités à être de fidèles exemplaires reproducteurs de la race, il ne faut pas hésiter à les choisir. C'est ainsi que la race Cotentine va survivre et grandir ", insiste-t-il. Investir dans l'achat de nouveaux reproducteurs est rendu aussi possible par le soutien de la Région Normandie et le Département de la Manche.
Que va-t-il se passer en 2025 ?
Pour fêter le centenaire de la race, les éleveurs ont prévu de multiples animations à commencer par un ouvrage recueillant le témoignage des éleveurs, retraçant leur passion. " On s'est également engagé à organiser un concours à Montebourg, ville de naissance de la race, fin août avec 100 Cotentin ", prévient Samuel Binet. Ce sera le cas également à Brécey le 23 août lors du comice agricole de Brécey/Saint-Pois. " C'est un défi qu'on va relever avec l'ensemble des éleveurs adhérents. Et nous pourrons être fiers de la vitrine qu'on offrira ". Différentes actions vont donc avoir lieu pour fêter le centenaire.S'ajoutera le concours spécial à Lessay le 14 septembre.
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Hommage
À la fin du concours au Salon de l'agriculture à Paris, Samuel Binet a rendu hommage à deux figures : Jean-Louis Lecuyer, décédé le lundi 16 septembre 2024 à l'âge de 84 ans, et Jacques Piquot qui s'est éteint le 25 novembre 2024 à l'âge de 100 ans.
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Le premier, bien qu'il soit connu et reconnu dans le monde hippique, il l'était aussi chez les éleveurs d'ovins. " Jean-Yves Lecuyer était une figure emblématique de l'élevage de la race ovine Cotentin ", reconnaît le président d'Oscar.
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Quant à Jacques Piquot, " C'était un éleveur passionné et sélectionneur de renom de la race de moutons Cotentin ", souligne-t-il. " ils avaient la même passion, le même engagement envers cette race le Cotentin ", conclut-il.