Des garanties pour pérenniser la production légumière
La section spécialisée de la FDSEA a dressé, jeudi dernier, un bilan mitigé de la campagne légumière dans la Manche. Elle a également exprimé ses attentes sur les dossiers côte ouest, les pratiques commerciales et l’arrêté-cadre sécheresse.
La section spécialisée de la FDSEA a dressé, jeudi dernier, un bilan mitigé de la campagne légumière dans la Manche. Elle a également exprimé ses attentes sur les dossiers côte ouest, les pratiques commerciales et l’arrêté-cadre sécheresse.
« Les conditions climatiques ont perturbé fortement les arrachages des légumes d’hiver depuis cet automne en particulier sur le Val de Saire. La relative bonne tenue des cours contribue malgré tout à maintenir globalement les chiffres d’affaires malgré un tassement des volumes », estiment les responsables de la section légumes de la FDSEA à l’approche de la fin de la campagne de production. Le marché est toujours porteur et cela devrait limiter les pertes aux champs après des craintes pour la carotte et les choux voire le poireau affecté par le mildiou sur la région de Créances.
Dans ce contexte, les responsables s’interrogent sur l’issue d’une démarche de demande de reconnaissance de calamités agricoles. « Il faudra imaginer peut-être d’autres dispositifs pour accompagner la dizaine de producteurs impactés par l’excès d’eau. » Les efforts des producteurs pour proposer des légumes correspondant aux attentes du marché avec la montée en gamme de la HVE portent malgré tout leurs fruits. À titre d’exemple, le poireau normand est plébiscité sur le plan national. « Il faudra cependant éviter de trop descendre les prix à la production à certaines périodes, car cela ne modifie pas la donne commerciale », tempère toutefois Jean-Luc Leblond président de la section légumes de la FDSEA.
Des exigences vis-à-vis des différents services de l’État
L’état d’avancée du volet financier du plan de lutte contre le nématode préoccupe par ailleurs toujours les producteurs. « L’adoption du dispositif par le FMSE est une avancée concrète sous réserve que les services centraux ne nous mettent pas encore des bâtons dans les roues. Les vingt-six exploitations engagées sur une surface de 900 hectares devraient avoir une lisibilité sur le montant des indemnités d’ici quelques semaines », précisent les responsables. Des producteurs qui sont également remontés contre l’inertie de la Draaf sur le dossier aménagement des laveries portée par l’association Alco qui s’éternise. La section légumes de la FDSEA dénonce sur un autre plan des dérives sur les pratiques commerciales : promotion à des dates inappropriées et déconnectées du marché, contractualisation inexistante sur certains produits, dégradation du marché bio moins cher que le conventionnel. « La distribution nous demande de laver plus que blanc sur la gestion de nos salariés ou sur la traçabilité alors qu’elle est loin d’être exemplaire. Les contrôles de la direction de la concurrence sont insuffisants pour stopper le chantage aux déréférencements exercé par certaines enseignes. » Les membres de la section refusent enfin une nouvelle forme de distorsion sur l’irrigation. Ils exigent de l’administration une révision de l’arrêté-cadre sécheresse qui garantit la pérennisation de la production légumière sur le département.