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Manifestation
[EN IMAGES] Les agriculteurs de Vire interpellent les Parlementaires

Une vingtaine d'agriculteurs du secteur de Vire s'est mobilisée, à l'appel de la FDSEA du Calvados et des Jeunes agriculteurs 14, vendredi 29 novembre 2024. Le mot d'ordre : "maintenir la pression".

C'est non sans une certaine lassitude que les agriculteurs du secteur de Vire se sont retrouvés sur le rond-point de la zone industrielle de la Papillonnière, vendredi 29 novembre 2024, dès 14 h. Sous un grand ciel bleu, qui contrastait avec la météo de la semaine passée - une première mobilisation avait dû être annulée jeudi 21 novembre 2024 en raison des chutes de neige - une vingtaine d'exploitants et quatre tracteurs ont répondu à l'appel des Jeunes agriculteurs du Calvados et de la FDSEA 14.

"Tout le monde est d'accord, mais rien ne bouge. [...] On veut plus que des symboles, on veut des actes", martèle Alexis Soulas (JA).

L'objectif : "maintenir la pression" pour qu'enfin les promesses du gouvernement deviennent réalités. "L'idée, c'est de montrer qu'on est toujours actif", ajoute Nicolas Declomesnil, vice-président de la FDSEA et éleveur laitier au Reculey. "Il y a eu beaucoup d'avancées, mais elles n'ont pas été mises en pratique", constate Xavier Hay, président de la FDSEA 14.

Lire aussi : Mobilisation à Caen contre les accords avec le Mercosur

La ville rebaptisée

Après avoir déambulé dans la ville, sous les klaxons et encouragements des citoyens(ne)s, les agriculteurs ont témoigné leur ras-le-bol en collant des affiches sur les panneaux de la ville et le fronton de la sous-préfecture. On peut y lire "Pas de pays sans paysans" ou encore "Brésil ou Buenos Aires, non au Mercosur", "urgence trésorerie" en référence aux paiements PAC encore en attente ou aux revenus.

Ensuite, la délégation a été reçue - dans son intégralité - par Freddy Sertin, suppléant de la députée Élisabeth Borne - laquelle n'a pas pu être présente et recevra peut-être les responsables syndicaux cette semaine. L'occasion de rappeler les sujets qui fâchent et de faire un état des lieux des avancées depuis les dernières mobilisations début 2024.

Lire aussi : Le préfet en immersion grandes cultures et volailles

L'Attente

Le contrôle unique, OK, mais avec quels moyens ? "Ils y travaillent, mais sans moyens supplémentaires et rien n'est prêt", constate Nicolas Declomesnil. Sur les cours d'eau et les haies, même topo sur le guichet unique : "L'administration décentralisée fait le job, mais ce n'est que de la réorganisation de pratiques. Nous, ce que l'on veut, c'est du changement avec un vrai logiciel neuf", déplore Nicolas Declomesnil.

Concernant la PAC, nombreuses sont les plaintes concernant les paiements à rebours des aides Maec. Quant au refus "en l'état" de la ratification de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays d'Amérique latine (Mercosur) - voté à hauteur de 484 voix, contre 70, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2024 - c'est un signal encourageant pour certains, mais il ne lève pas les inquiétudes.

"Il faut que la parole de la France soit entendue par les autres pays de l'UE. Il y a des dissonances", avertit Freddy Sertin. "Nous sommes dubitatifs sur les contrôles qui pourraient être menés sur les produits venant de ces pays. Leur modèle est l'opposé de ce qu'on nous demande, nous agriculteurs français", rétorque Nicolas Declomesnil. "Il nous faut des clauses miroir. [...] Il faut rétablir la confiance avec vous", acquiesce Freddy Sertin, cohérent avec ces propos déjà tenus dans le courant de l'année 2024. "On ne fait que se répéter", admet Xavier Hay.

Lire aussi : La Chambre d'agriculture du Calvados contre le Mercosur

 

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